Au terme d'un match rudement disputé, le PSG a pris une sérieuse option pour les demi-finales de la Champion's League, grâce à sa victoire face à Chelsea (3-1). La soirée aurait pu être magique sans la blessure de Zlatan Ibrahimovic, qui est incertain pour le retour dans six jours à Stamford Bridge.
Javier Potter, bourreau de Chelsea. |
On attendait un match référence à
Paris. C'est désormais chose faite. Beaucoup étaient impatients de
voir comment le PSG allait réagir face à une grosse cylindrée
européenne comme Chelsea, au style particulier, capable de faire
déjouer n'importe quelle équipe. Les Parisiens ont donné une
réponse positive, en prouvant qu'il était possible de prendre le
dessus sur une équipe dirigée par Mourinho par le jeu.
Avec une équipe quasiment type, les
Parisiens se sont vite mis sur les bons rails. Suite à un bon centre
de Matuidi sur le côté gauche, la défense londonienne dégage le
ballon sur Lavezzi, à l'affût, qui enchaîne un contrôle de la
poitrine/demi-volée du gauche dans la lucarne de Cech (4', 1-0). Une
nouvelle fois, Lavezzi montre qu'il est toujours présent dans les
matchs importants sur la scène européenne, et justifie le choix de
Blanc, qui l'a préféré au virevoltant Lucas. Après cette
ouverture du score prématurée, les Parisiens baissent le pied et
déjouent, en laissant le ballon à Chelsea.
Les hommes de Mourinho sont étonnamment
hauts sur le terrain et gênent considérablement le PSG. Ils
dominent et profitent du laxisme parisien sur les montées de Ramires
et David Luiz. A force de reculer et de tituber dans les relances,
avec un Verratti d'une fébrilité rare et un Matuidi complètement
perdu sur le terrain, les Parisiens sont punis sur une faute de
Thiago Silva sur Oscar. Hazard ne se fait pas prier pour régler la
sentence, en prenant à contre-pied Sirigu (27', 1-1).
Les Londoniens continuent sur leur
lancée, et s'ils ne sont pas dangereux et n'inquiètent que très
rarement Sirigu, ils profitent de l'absence de cohésion du milieu
parisien, qui oblige les attaquants parisiens à redescendre pour ne
pas prendre l'eau. La seule et unique occasion dangereuse des hommes
de Mourinho est l’œuvre du buteur du soir, Hazard, qui d'une
reprise de volée instantanée du gauche, sur un bon centre du très
remuant Willian, trouve le poteau gauche de Sirigu (40'). Cette
énorme occasion pour Chelsea est le tournant du match, car à partir
de là, Paris se remet à l'endroit et retrouve ses esprits.
La malédiction Ibrahimovic, la bénédiction Pastore
Après une première période
équilibrée où Chelsea a causé de gros problèmes au PSG, les
locaux reviennent sur le terrain avec des intentions toutes autres.
Calmes, sereins, les Parisiens sont transformés. Le trio du milieu
retrouve ses repères, la charnière centrale communique mieux et on
voit des attaquants mieux placés. Lavezzi, sur un nouveau bon centre
de Matuidi, est près du doublé sur une tête qui effleure la
lucarne de Cech (52'). Lavezzi, meilleur parisien du secteur
offensif, obtient un coup franc sur une faute de David Luiz... qui
trompe son propre gardien sur le coup de pied arrêté botté par
l'Argentin, offrant au PSG un cadeau qui tombe à pic (61', 2-1).
Les Parisiens reprennent le contrôle
du match, montrent le même visage dominateur qu'en Ligue 1.
Ibrahimovic monte en puissance, mais sa bonne volonté est rapidement
freinée par une blessure à la cuisse qui le contraint à céder sa
place à Lucas. Attendu au tournant, le Suédois n'aura pas eu
l'occasion de prouver son statut alors que le PSG semblait mieux. La
sortie du Suédois semble libérer ses coéquipiers, Cavani
retrouvant sa place préférentielle et Lucas, semant la zizanie
entre les lignes londoniennes.
Le match avance et les deux équipes se
contentent du résultat. Chelsea pense avoir fait le plus dur en
marquant le but à l'extérieur, Paris trouvant que la victoire est
suffisante et que l'avantage prit dès le match aller sera suffisant.
C'était sans compter sur Javier Pastore. L'Argentin, en mal de temps
de jeu et intenable sur le banc de touche, a le droit à cinq minutes
pour créer un miracle pour lequel il a été recruté. Après avoir
donné le tournis à David Luiz une première fois, l'ancien joueur
de Palerme offre au Parc une action mémorable, qui restera longtemps
dans la tête des supporteurs parisiens : il mystifie
Azpilicueta, Lampard et Ivanovic sur le côté droit avant de tromper
Cech au premier poteau d'une frappe sèche du gauche. Magique. (90+2', 3-1)
Après une première période ratée,
les Parisiens se sont remis à l'endroit et peuvent tranquillement
préparer le match retour à Stamford Bridge. Le but de Pastore
change tout. L'absence annoncée de Zlatan Ibrahimovic,
préjudiciable, semble être moins dramatique après l'exploit de
l'Argentin, et obligera Mourinho à faire jouer son équipe plus
haut. Une aubaine pour les ailiers parisiens, qui n'attendent que ça
pour briller. Paris a pris une option pour les demi-finales, et devra
réaliser un match du même niveau que la seconde période pour se
mettre à rêver. Le carré VIP leur tend les bras, à eux d'en
profiter.
Jallet/Lavezzi, le duo de choc face à Chelsea. |
Les notes du match
PARIS SAINT-GERMAIN
SIRIGU (6) : Tranquille. Outre le
penalty d'Eden Hazard et son tir sur le poteau, le gardien italien
n'a rien eu à faire, si ce n'est quelques dégagements au pied bien
négociés. Il en faudra plus pour inquiéter le dernier rempart du
PSG au retour.
JALLET (7,5) : Un match plein pour
le latéral droit parisien. Pas sûr d'être titulaire et en balance
avec Marquinhos, l'ancien capitaine du club a été très solide sur
son côté, n'étant que très rarement pris à défaut. Bon
offensivement, il envoie un message à Blanc et relance la
concurrence avec Van der Wiel.
ALEX (6) : Un bon match pour le
défenseur brésilien. Rapidement averti après une semelle sur
Ramires, l'ex-Blues a su faire avec son avertissement et s'est vite
repris en seconde période. Le Roc parisien a parfaitement géré
Schürrle puis Torres.
THIAGO SILVA (6,5) : Une partie
bizarre pour le capitaine parisien. Une première période difficile,
où il a concédé le penalty suite à la faute sur Oscar, une
deuxième période parfaite, où il a dégoûté Hazard. De belles
relances, serein, Thiago Silva a fait son match.
MAXWELL (5) : Moyen. Maxwell a été
en dessous de son niveau habituel. Contrairement à Jallet, le
latéral Brésilien a beaucoup souffert face à Willian. Lui aussi
s'est repris en seconde période et a retrouvé la solidité qui le
caractérise.
VERRATTI (6,5) : L'Italien a livré
une première période catastrophique. Ballon collé aux pieds, il a
souvent mis son équipe en danger à force de tripoter le cuir. Au
retour des vestiaires, il a retrouvé son niveau et a parfaitement
contrôlé le milieu, période qui coïncide avec la domination du
PSG. Sa blessure est un pépin dont le PSG pouvait se passer.
Remplacé par CABAYE, qui a affiché un bon niveau, dans la
continuité de son prédécesseur.
THIAGO MOTTA (7) : Très discret
en première période, où il a semblé perdu à cause d'un Verratti
pas au niveau, il a à l'image de son équipe, retrouvé son niveau
habituel. Ses passes justes en retrait, latérales et pour les
ailiers ont soulagé le PSG. Une bonne prestation pour l'Italien.
MATUIDI (6,5) : Comme ses deux
compères du milieu, il a perdu beaucoup de ballons en première
période, malgré son rôle un peu plus offensif. A l'origine de la
plupart des occasions dangereuses du PSG, Matuidi a été précieux
lorsqu'il a fallu gérer le résultat, en mettant le pied au bon
moment quand les Londoniens partaient en contre-attaque. Un match
solide pour le Français.
LAVEZZI (8) : L'homme du match.
Lavezzi est de retour. L'Argentin a été là quand il le fallait,
toujours à l'affût de la moindre erreur de Chelsea. Buteur, il est
à l'origine du second but parisien en ayant provoqué la faute et
tiré le coup franc. Si Lavezzi est comme ça dans tout les gros
matchs du PSG, cela sera suffisant pour qu'il soit un élément
majeur du club. Remplace par PASTORE, qui confirme une nouvelle fois
qu'il est l'homme des grands rendez-vous, toujours là quand son
équipe a besoin de lui, à Valence, à Barcelone et face à Chelsea.
Un paradoxe qui ne gêne pas les Parisiens, bien au contraire.
CAVANI (4) : Un match très
compliqué pour l'Uruguayen. Problèmes personnels, problèmes
physiques, l'ancien du Napoli peine à retrouver son niveau. Il a
beaucoup décroché pour compenser les errances du milieu parisien,
et a manqué de lucidité dans le dernier geste. L'absence
d'Ibrahimovic au retour lui permettra de retrouver la pointe de
l'attaque parisienne et peut être la confiance perdue du renard.
IBRAHIMOVIC (4) : Tous les yeux
étaient rivés sur le Suédois. Marqué à la culotte par David
Luiz, Terry et Cahill, Ibrahimovic a eu beaucoup de mal à se défaire
de ses gardes du corps. Comme Cavani, il a beaucoup décroché pour
compenser la faiblesse du milieu parisien en première période.
Alors qu'il semblait monté en puissance et reprendre le contrôle du
jeu, sa cuisse l'a lâché et le tiendra éloigné des terrains pour
quelques semaines. Une tuile... ou un moyen de se défaire de la
pression pour les éventuelles demies à venir. Remplacé par LUCAS,
qui a été très remuant et qui sera essentiel au retour grâce à
faculté à transpercer les lignes.
CHELSEA
CECH (3) : Incompréhensible.
Réputé pour être un des meilleurs, le gardien Tchèque n'a pas pu
sauver son équipe, et a paru très faible sur chaque attaque
parisienne. Mal placé sur le but de Lavezzi, sa faute de main sur le
but de Pastore est une erreur qui peut coûter très chèr à son
équipe.
IVANOVIC (7) : Comme à son
habitude, le latéral droit a été solide. Sur le côté de Lavezzi,
le Serbe n'a pas beaucoup été débordé par l'Argentin, qui s'est
dirigé vers l'axe pour pouvoir tromper la vigilance de David Luiz.
Il a été un des meilleurs joueurs de Chelsea.
TERRY (6) : Bon match du capitaine
anglais, qui a cependant eu du mal dans les airs face à Ibrahimovic
et Cavani. Fautif sur le premier but, il ne peut rien sur les deux
autres.
CAHILL (6) : La prestation de
l'Anglais est indissociable de celle de son capitaine. Lui aussi
solide, il a réalisé un bon match, et ne peut pas grand-chose sur
les buts parisiens.
AZPILICUETA (6) : Match bizarre
pour l'Espagnol. Il n'a pas été mis en difficulté pour Cavani mais
a laissé Jallet joué tranquillement. Il a rarement été pris à
défaut, mais se souviendra longtemps du slalom de Pastore, qui
ternit un peu sa prestation.
DAVID LUIZ (5) : Mourinho a
bricolé, Mourinho a payé. David Luiz est par définition un joueur
étrange. Meilleur offensivement que défensivement, il a été l'un
des joueurs les plus dangereux grâce à ses percées dans l'axe.
Mais voilà, un match de ce niveau ne tolère pas de relâchement. Il
a bien pris au marquage Ibrahimovic, mais s'est emmêlé les pinceaux
sur son CSC, et a remis Paris sur le droit chemin. Fatal.
RAMIRES (5,5) : Après une bonne
première période où ses enjambées ont causé beaucoup de
difficultés au milieu parisien, le Brésilien a complètement
disparu lors du second acte. L'évolution de son match coïncide avec
la baisse de forme de son équipe, qui n'a pas souvent eu le ballon
après la pause, laissant aux Parisiens le temps de construire. Sa
suspension au match retour est un des nombreux casse-tête que
Mourinho devra régler.
OSCAR (5) : Match moyen du
Brésilien. A l'origine du penalty de son équipe, le Brésilien n'a
que très peu pesé sur la défense parisienne, semblant être trop
respectueux de son capitaine en sélection, qui l'a mangé après
l'erreur commise en première période. Trop tendre pour un tel
match. Remplacé par LAMPARD, qui a fêté son 100ème match dans la
compétition d'une manière plus que quelconque.
WILLIAN (7) : Le meilleur
londonien dans le secteur offensif. Très remuant, il a fait vivre à
Maxwell un vrai calvaire, étant souvent proche de trouver repreneur
à ses nombreux centres fuyants. Le Brésilien a montré qu'il
n'était pas dans le 11 de Mourinho par hasard et sera l'homme à
surveiller au retour.
HAZARD (6) : Le Belge n'a été vu
que deux fois : sur le penalty et sa frappe sur le poteau. A
part ça, rien de transcendant pour celui qui est censé tirer son
équipe vers le haut. Toutes les contre-attaques qu'il a lancées en
seconde période ont été court-circuité par la charnière centrale
parisienne. Et si Jallet a été bon, c'est en partie parce que
Hazard n'a pas été au niveau habituel.
SCHÜRRLE (3) : Difficile de noter
l'attaquant Allemand. Préféré à Torres, il a vécu un enfer à la
pointe de l'attaque, passant le plus clair de son temps à courir
dans le vent, à presser et à voir Sirigu dégager le ballon loin
devant. Un cadeau empoisonné de la part de Mourinho. Remplacé par
TORRES, qui n'a pas trouvé l'antidote.
1 commentaire:
PSG pour obtenir le meilleur rendu, il est un événement passé est encore digne d'être célébrée,
Moins Ibrahimovic à se joindre à la même chose peut être merveilleux.
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