jeudi 27 février 2014

Le Real régale, Chelsea et Galatasaray dos à dos

Large vainqueur à Gelsenkirchen (1-6), le Real a brillé grâce à son trio d'attaque irrésistible auteur des six buts des Madrilènes. Chelsea, lui, ramène un bon nul d'Istanbul (1-1) et part avec un léger avantage avant le retour à Stamford Bridge dans trois semaines.
Benzema, auteur d'un match plein, a été l'un des grands artisans de la victoire des siens à Gelsenkirchen (1-6)

Bale, Benzema, Ronaldo: le triangle des Bermudes


Un récital. Comme les années précédentes, le Real Madrid a joui d'un tirage très favorable en huitièmes de finale de la Champion's League, et comme d'habitude, les Merengues n'ont pas déçu. Au terme d'un match à sens unique, parfaitement mené de bout en bout, les hommes de Carlo Ancelotti peuvent sereinement préparer le derby madrilène qui se profile ce week-end après la leçon donnée à Schalke ce soir (1-6).
Pourtant, cela aurait pu être plus compliqué pour le club espagnol si Casillas n'avait pas sorti le grand jeu devant Julian Draxler (14') après un énorme arrêt sur la tête à bout portant de l'espoir allemand. Auparavant, Karim Benzema, sur une belle action menée par Bale et Ronaldo, avait ouvert la marque d'un tir plein de sang-froid à l'entrée de la surface (13'). Benzema, très en forme en Ligue des Champions et toujours présent dans les gros matchs, offre quelques minutes plus tard un amour de ballon au Gallois du Real, qui mystifie la défense centrale allemande avec un double contact parfait sur Felipe Santana et trompe Fahrmann au ras du poteau gauche (21'). Cristiano Ronaldo, plein de volonté après les nombreux matchs où il a été sur le carreau à cause de sa suspension, tombe sur un Fahrmann bien décidé à ne pas le laisser marquer, qui peut même compter sur son poteau droit (32'). Le gardien allemand ne faisait que retarder l'échéance.
Au retour des vestiaires, le Real passait la seconde. Décidément fébrile ce soir, l'arrière-garde de Schalke plie et rompt encore une fois sur un exploit de Ronaldo, qui après avoir ridiculisé Matip après plusieurs passements de jambes, trouve le petit filet opposé d'une belle frappe croisée du gauche (52'). Bale, Benzema, Ronaldo, le trio madrilène éblouit la pelouse du Velstins Arena. Et la démonstration était loin d'être finie. Benzema, au top de se forme en 2014, inscrit un second but cinq minutes plus tard après une merveille de combinaison avec CR7, prouvant qu'il est le facteur X du Real d'Ancelotti dans les grands rendez-vous.
Côté Schalke, seul le Péruvien Jefferson Farfan paraît être au niveau avec ses nombreux débordements sur son aile droite, mettant parfois en difficulté Marcelo lorsqu'il s'aventure trop dans le camp allemand. Trop peu pour déstabiliser une équipe comme le Real, à l'assise défensive très solide depuis plusieurs semaines. Gareth Bale, avant de céder sa place à un quart d'heure de la fin, a eu le temps d'inscrire un deuxième but après un bon service de Ramos (69'). Comme s'il fallait partager les rôles et les points, le compte à rebours était lancé pour que Cristiano Ronaldo aille lui aussi de son doublé. Et qui d'autre que Benzema pour lui offrir un ballon millimétré dans la surface. A l'image du Français trente minutes plus tôt, le Portugais dribblait lui aussi Fahrmann d'un subtil crochet extérieur pour inscrire le sixième but de son équipe (90').
Klaas-Jan Huntelaar, transparent et peu en verve depuis plusieurs mois, réussi à redonner le sourire aux milliers de supporteurs allemands en inscrivant un but sensationnel dans les arrêts de jeu, d'une sublime reprise de volée des vingt mètres qui fracasse la barre transversale de Casillas (90+1').
Avec ce succès large, le Real Madrid peut voir venir. Schalke, lui, va devoir se concentrer sur le championnat, à l'instar du Bayer Leverkusen, montrant ainsi que la Ligue des Champions ne pardonne pas.


La joie des madrilènes, contrastant avec la détresse de Julian Draxler.


Chelsea pas malheureux, Galatasaray peut avoir des regrets


C'était un des huitièmes les plus indécis. Après un match où les deux équipes ont eu leur période, les deux équipes se sont séparées sur un bon nul (1-1), qui arrange les affaires des Blues, qui recevront dans trois semaines. Ce match était celui des retrouvailles entre Mourinho et deux de ses fidèles soldats, lorsque le technicien Portugais avait dirigé Chelsea la première fois et l'Inter. Didier Drogba et Wesley Sneijder, partis du côté de la capitale turque, avaient à cœur de jouer un mauvais tour à leur mentor.
C'est pourtant Chelsea qui allume la première mèche dans ce match, par l'intermédiaire du revenant Torres, qui reprend parfaitement d'un plat du pied aux 5,50 mètres, un centre en retrait de son compatriote Azpilicueta (9'). Le latéral espagnol, désormais à gauche, justifie le choix de Mourinho de l'aligner en laissant Cole sur la touche, tant il est excellent dans ses déplacements et dans l'engagement. La mission s'annonce désormais très difficile pour les pensionnaires de la Turk Telekom Arena, Chelsea étant une équipe redoutable à manier lorsqu'elle a fait le plus dur. Roberto Mancini, mécontent du début de match de ses joueurs, tente un coup et remplace Hajrovic par Kurtulus à la demi-heure de jeu. Le suisso-bosniaque paie le début de match compliqué des Stambouliotes. A partir de là, les Turcs sortent la tête de l'eau, et auraient peut-être dû revenir à la marque juste avant la mi-temps avec un but en angle fermé de Burak Yilmaz, refusé à cause d'un coup malicieux du capitaine des Blues, John Terry, qui laisse un deuxième ballon sur le terrain. L'Anglais ne prend qu'un jaune alors qu'il y a clairement là une volonté de casser une action dangereuse de Galatasaray.
Solides et bien en place, les hommes de Mourinho connaissent un début de seconde période plus compliqué. Les coéquipiers de Drogba mettent un peu plus d'intensité et sont plus rugueux dans les contacts, et mettent la pression sur les cages de Cech. Selcuk Inan trouve même le poteau à l'heure de jeu après une belle action de Drogba, mais à force de pousser, le second du championnat turc, trouve la faille sur corner grâce à l'ex-lillois, Aurélien Chedjou, qui catapulte le ballon d'un plat du pied (64'). La suite du match ressemble plus à un round d'observation, où les deux équipes ont plus peur de perdre que de prendre l'avantage. Les locaux pourront regretter de ne pas avoir mis un peu plus la pression sur Chelsea et devront réaliser l'exploit pour voir une seconde fois d'affilée les quarts de finale. Chelsea, lui, limite la casse pour les clubs anglais et part avec un avantage certain avant d’accueillir la légende Drogba à la maison. 


Didier Drogba va-t-il jouer un mauvais tour à Mourinho dans trois semaines?


Les hommes forts: le trio offensif du Real


Les trois gâchettes madrilènes ont dégoûté le Velstins Arena. Irrésistibles, ils ont chacun inscrit un doublé et ont, tour à tour, offert un but à un des compères de l'attaque. Ronaldo, grâce à son premier but de la soirée, est le troisième joueur de l'histoire à franchir le cap des 60 buts dans la compétition. Le deuxième but lui a permis de repasser devant Zlatan Ibrahimovic au classement des buteurs (11). Bale, critiqué pour ses performances moyennes, a rectifié le tir en rendant une copie parfaite. Il a littéralement mangé Howedes sur son aile gauche, et a gratifié le public de nombreux grigris dont il a le secret. Un match de très haute volée pour le Gallois. Décrié pour son manque d'implication, Benzema, lui, marche sur l'eau depuis le début de l'année. Auteur de deux buts et de deux passes décisives, l'attaquant Français prouve une nouvelle fois qu'il est le complément parfait de Ronaldo à la pointe de l'attaque madrilène: altruiste, actif et ne cherchant pas la gloire à tout prix, il est le 9 le plus apte à ne pas marcher sur les plates bandes de la star portugaise. Là où Benzema est fort, c'est qu'il a inscrit ce soir, ses 34ème et 35ème buts de sa carrière dans la compétition, à seulement 26 ans. Il rejoint ainsi la légende hongroise Puskas à la 14ème place de ce classement, prouvant qu'il répond toujours présent dans les grands rendez-vous, avec ses 10 buts en phase finale. Robin Van Persie devrait prendre exemple.


Les déceptions: Felipe Santana et Eden Hazard


Le défenseur brésilien vit une saison bien compliquée. Passé chez l'ennemi, le héros du quart de finale face à Malaga la saison passée, a beaucoup de mal à justifier son transfert à Schalke. Brouillon et lent, il a été catastrophique ce soir, frisant parfois le ridicule comme sur les deux premiers buts, où il s’emmêle les pinceaux et n'attaque pas Benzema un peu plus tard. Une prestation indigne d'un défenseur censé solidifier une défense déjà bancale.

Le Belge marche sur l'eau en Premier League. Pourtant, lorsqu'il joue en Coupe d'Europe, il s'éteint et redevient un joueur banal. Déjà pas à la hauteur sous les couleurs du LOSC dans cette compétition, Hazard n'avait pas fait mieux la saison passée lorsque les Blues se sont fait sortir au premier tour. Cette année n'arrange rien à son cas, malgré d'énormes progrès en championnat. Il va falloir qu'il élève son niveau de jeu si Chelsea tend à faire quelque chose dans cette compétition, car sans un excellent Hazard, les quarts de finale pourraient bien être la dernière étape des Blues cette année.





mardi 25 février 2014

Dortmund refroidit le Zénith, Manchester United coule en Grèce

Victorieux en Russie (2-4), le Borussia Dortmund est bien parti pour se qualifier une seconde année de suite en quarts de finale de la Champion's League. Pour Manchester United, la tâche s'annonce plus compliquée après sa défaite logique concédée sur la pelouse d'Olympiakos (0-2), qui se met à rêver du top 8 européen.

Les hommes Klopp, vainqueurs du Zénith en début de soirée (2-4), qui se congratulent.

Le Borussia éteint la lumière

Cinq minutes. C'est le temps qu'il a fallu au Zénith Saint-Petersbourg pour se remettre dans le bain, la tête dans l'eau la première. Pour leur retour à la compétition après plus de deux mois de trêve hivernale, les hommes de Spaletti se sont logiquement incliné à domicile face au vice champion d'Europe en titre (2-4), et peuvent faire une croire sur l'Europe cette saison.
Sans Malafeev, habituel gardien titulaire, Tymoschyuk ou Kerzhakov, la formation russe a coulé en première période et a offert des cadeaux aux hommes de Klopp. C'est Mkhitaryan qui a ouvert la marque dès la quatrième minute, à l'affût après une belle percée de Reus, qui aurait pu bénéficier d'un penalty sur cette action. C'est ce même Reus, décidément en forme en ce début de match, qui double la mise quelques secondes plus tard d'une belle frappe du gauche à ras de terre, profitant des largesses défensives russes et du début de match très timide du capitaine du jour, le Belge Nicolas Lombaerts (6'). Le Zénith semble maudit lorsque Arshavin se blesse à la cuisse (15'), laissant ses coéquipiers complètement perdus sur la pelouse.
Après une première période à sens unique où les Russes ont semblé à la peine physiquement, le match s'équilibre après la pause. Le remuant Shatov parvient à réduire l'écart au score après un cafouillage dans la surface, suite à une frappe sur le poteau de Rondon, hors-jeu au départ de l'action, et remettre son équipe dans le bon sens (57'). Mais cette embellie est de courte durée, Lewandowski aggravant la marque à l'heure de jeu sur une frappe croisée, après un bon service de l'excellent Pizszcek. Le match semble être terminé, mais sur une faute très légère de l'arrière droit Polonais de Dortmund, l'arbitre siffle un penalty généreux, que le Brésilien Hulk catapulte dans la lucarne gauche de Weidenfeller, pas au mieux ces dernières semaines (68'). Mais Dortmund voulait vraiment garder cet écart de deux buts rapidement creusé, et dans la foulée du but russe, enfonce un quatrième but par l'intermédiaire de Lewandowski, son deuxième de la soirée et réplique parfaite du premier (71').
Sérieux, impliqués et appliqués, les coéquipiers de Kehl prennent une belle option pour la qualification au prochain tour de la Ligue des Champions. Spaletti, lui, n'aura pas à se tirer les cheveux à la suite du match très moyen de son équipe.


Robert Lewandowski, auteur d'un doublé, a inscrit ses 6ème et 7ème buts en Champion's League cette saison.

Manchester United visite l'Atlantide en terre grecque...

Après une phase de poules bien maîtrisée, on attendait de voir ce que les hommes de Moyes avaient à nous offrir dans un match couperet, eux qui ont du mal en championnat. Alors qu'on s'attendait à un match où ils pouvaient se relancer, c'est le contraire qui s'est produit. Les Red Devils ont rendu une copie indigne d'un club de ce standing, frisant parfois le ridicule.
L'Olympiakos, qui se balade en championnat, était pour les observateurs, l'équipe la plus faible qualifiée pour ces huitièmes. Malgré les départs de Mitroglou pour Fulham et de Weiss pour Lekhwiya, les hommes de Michel sont restés fidèles au football déployé lors du premier tour, et ont parfois donné l'impression d'être le gros club dans ce match. Emmenée par un Dominguez des grands soirs, la formation grecque a tout réussi. La première demi-heure, qui s'est jouée sur un petit rythme, montrait les prémices d'une soirée cauchemardesque pour les coéquipiers de Vidic. Impression confirmée peu avant la mi-temps, lorsque Dominguez, d'une subtile déviation sur une frappe de Maniatis, trompe De Gea (38'). La seconde période ne change rien à la physionomie du match, Olympiakos joue proprement et Manchester joue à l'envers. Avec une ligne d'attaque aux abonnés absents, un milieu perdu et une défense à la ramasse, la punition ne se fait pas tarder sur le geste de classe de la soirée: Jöel Campbell, l'ancien Merlu, crochète et met un petit pont sur Carrick aux 25 mètres avant de placer une frappe enroulée qui trompe De Gea (54'). Superbe. Sonné, Manchester United est incapable d'élever son niveau de jeu et n'arrive pas à se créer des occasions. Le premier frisson qui traverse les travées du Stade Karaïskaki arrive à dix minutes de la fin du match sur un centre de Young.
Il va falloir un Manchester United très fort au retour pour inverser la tendance car rarement le vainqueur de l'édition 2008 n'a montré un visage aussi consternant. C'est la troisième défaite d'un club anglais sur trois matchs joués jusque-là, toujours sur le même score de 2-0. Olympiakos est le premier club qui reçoit qui s'impose depuis le début de ces huitièmes, et peut se mettre à rêver d'un quart de finale qui leur tend les bras.


Olympiakos peut-il réaliser un énorme coup en éliminant Manchester United?



Les hommes forts: Kevin Grosskreutz et Alejandro Dominguez


Énorme lors de la saison 2010/2011 où il avait crevé l'écran, et était le meilleur joueur de son club après de nombreuses années de galère, Grosskreutz est de retour. Utilisé par Klopp à toutes les sauces, tantôt arrière droit quand Pizszcek n'est pas là, tantôt ailier quand un des titulaires du club est blessé, le numéro 19 ne déçoit jamais. Infatigable, il est l'homme à tout faire du Borussia. Même s'il n'a pas marqué, il a été l'homme de l'ombre qui a usé les joueurs russes et a été très utile dans les tâches défensives. Un joueur sous-côté.

L'Argentin a tout fait à United. L'ancien joueur du Rayo Vallecano a été l'homme le plus dangereux côté grec et a régalé de par sa justesse technique. D'une réussite insolente ce soir, Dominguez a gratifié le stade Karaïskaki de nombreux slaloms au milieu de mancuniens apathiques, et a mené ses coéquipiers vers la victoire grâce à un but très fin. Il a rayonné au milieu du terrain et a rendu tous ses coéquipiers bons. Une belle surprise.


Les déceptions: les gardiens de Zénith-Dortmund et Robin Van Persie


Si les buts n'ont pas manqué dans le premier match de la journée, c'est aussi parce que les gardiens ont été très moyens. Le remplaçant de Malafeev, Lodigin, pourtant prometteur, a livré une prestation catastrophique, donnant l'impression d'être impuissant sur chaque tir allemand. Pas très facile de garder ses cages vierges avec un tel niveau. Roman Weidenfeller passe lui aussi une mauvaise passe. Auteur d'une saison exceptionnelle en 2012/2013, lui ouvrant les portes de la sélection, le gardien allemand a beaucoup plus de mal depuis quelques semaines. Beaucoup moins mis à contribution que son homologue russe, il a paru très fébrile sur chaque action du Zénith et aurait pu jouer un mauvais tour à ses coéquipiers.

L'éternelle déception. Robin Van Persie est un beau joueur à la classe folle. Pourtant, lorsqu'il se retrouve à jouer un grand match où il doit tirer son équipe vers le haut, l'attaquant Hollandais se défile systématiquement, plus particulièrement sur la scène européenne. Attendu, Van Persie a raté son match. Une habitude à ce stade de la compétition, où il n'a mis qu'un seul but dans le jeu depuis le début de sa carrière. Déjà catastrophique lors du périple hollandais lors du Mondial 2010, la question du niveau de RVP dans les matchs à élimination directe doit se poser. A bientôt 31 ans, il est temps pour lui de redresser la barre.

lundi 24 février 2014

Des courses aux titres en tandem

Suite de notre Tour d'Europe ce soir avec les deux championnats majeurs dont nous n'avons pas encore parlé, la Ligue 1 et la Série A. A bien des égards, ces deux championnats présentent des similitudes, et plus précisément dans les courses aux titres qui démarrent dans le dernier tiers de ces championnats. Retour sur cette journée en France et en Italie.



Paris/Monaco, un duel pour le titre qui démarre... timidement

Les deux "nouveaux riches" de la Ligue 1 ne se séparent plus. Depuis leur match nul il y a deux semaines à Louis II, le PSG et l'ASM gagnent et n'ont connu que des victoires en championnat, deux chacun, en laissant à chaque fois la même impression: des matchs maitrisés face à Bastia pour Monaco (0-2) et face à Valenciennes pour le PSG (3-0). Cette semaine, les résultats et le contenu des matchs ont été plus laborieux mais l'essentiel a été assuré.

En ouverture de cette 26ème journée, l'ASM recevait le Stade de Reims, une équipe qui a causé beaucoup de mal aux hommes du Rocher en début de saison, avec un nul à l'aller (1-1) et une défaite en Coupe de France au stade Auguste-Delaune (1-0). Les hommes de Ranieri avaient à coeur de prendre le dessus sur ceux de l'entraîneur Hubert Fournier, mettant par la même occasion la pression sur le leader parisien, qui se déplace à Toulouse dimanche après-midi.
Le match est ouvert et débridé, les Monégasques étant toujours fidèles à leur idée de produire du jeu et de mettre le feu dans la défense adverse, et Reims, ne refusant pas le jeu et décidés de tenter un coup pour se rapprocher des places qualificatives pour l'Europa League. Germain, sur un corner bien tiré par Moutinho, ouvre le score de la tête au premier poteau et met d'emblée son équipe sur les bons rails (8'). Le match reste indécis durant toute la première période, mais c'est au retour des vestiaires que les choses se décantent, et sur une percée d'Oniangue, qui se joue très facilement de la charnière vieillissante Abidal/Carvalho, Reims revient à la marque (51'). Ce même Oniangue, décidément en forme, inscrira un second but vingt minutes plus tard, répondant à Toulalan, qui sur une action de classe, avait marqué quelques minutes plus tôt, d'une frappe des vingt mètres, son premier but en Ligue 1 depuis très longtemps. Les minutes passent et les deux équipes tentent le tout pour le tout. Le néo-international algérien, Aissa Mandi, est expulsé pour une faute spectaculaire sur Kurzawa (83'), ce qui aura de lourdes conséquences par la suite car une nouvelle fois cette saison, le latéral gauche ultra offensif de l'ASM, marquait son cinquième but de la saison après une partie de billard dans la surface suite à une frappe de James Rodriguez sur le poteau (90+4). Ce succès, obtenu dans les derniers instants du match, montre que Monaco est et sera là jusqu'au bout et compte bien titiller Paris dans l'obtention du titre.

C'est au Stadium de Toulouse que le PSG retrouvait la Ligue 1, après son énorme performance en Allemagne en milieu de semaine. Depuis le début de l'ère QSI, jamais Toulouse n'a réussi à accrocher le PSG. Blanc a décidé de reconduire le même XI titulaire pour ce match à l'horaire inhabituel pour les hommes de la capitale. Le début de match est mitigé, les Parisiens semblant être gêné par l'état de la pelouse et le soleil vif qui éclaire la Ville Rose. Les Toulousains, dans la continuité de leurs performances récentes et avec des joueurs techniques au milieu, posent quelques soucis à l'arrière-garde du PSG, mais c'était sans compter sur la vivacité du revenant Lavezzi qui obtient un penalty à la demi-heure de jeu. Ibrahimovic ne laisse pas passer l'occasion et inscrit son 20ème but en championnat. Les Toulousains continuent à jouer, et c'est sur une percée de Didot qui offre un centre parfait à Ben Yedder, qui claque une belle reprise de volée dans la lucarne, que les Violets reviennent à la marque juste avant la mi-temps (1-1). Les Parisiens, au retour des vestiaires, repassent devant grâce au cinquième but de Lavezzi en championnat (56'), et creusent un peu plus l'écart sur un coup franc excentré sur la gauche, déposé par Cabaye sur la tête d'Ibrahimovic, qui trouve la lucarne de Boucher (69'). Toulouse n'abdique pas, et trois minutes plus tard, Ben Yedder inscrit un doublé sur un but plein d'opportunisme. Mais Paris n'aime pas être bousculé cette saison, et sur un nouveau penalty, Ibrahimovic enfonçait un quatrième but, suite à une panenka ratée mais rectifiée dans la foulée, inscrivant son second triplé de la saison en championnat après celui contre Nice.
Paris lutte mais Paris gagne une nouvelle fois. Certaines approximations sont toutefois à noter, comme le match moyen de Motta, qui a frôlé l'expulsion au retour des vestiaires, et qui a offert le second but aux Toulousains, ou encore le match très moyen de Van der Wiel, qui a paru très fébrile sur son côté droit. Sirigu, beaucoup plus mis à contribution que d'habitude, a lui réalisé une très belle prestation après des semaines où il a paru en grande difficulté. Paris et Monaco gardent le rythme et creusent l'écart sur le reste des équipes, montrant ainsi qu'ils sont bien au-dessus des autres.


Paris ou Monaco, qui sera champion?

Une troisième place indécise et les Scandinaves aux commandes des rênes

Derrière les deux mastodontes du championnat, la lutte est âpre pour la troisième place. Le choc de cette journée, qui a mis aux prises le LOSC et l'OL, a accouché d'une souris, avec un match d'une piètre qualité, frisant parfois l'indécence pour un match couperet avec le podium en ligne de mire. Le LOSC confirme qu'il n'est pas en verve en ce moment et que défendre ne suffit pas pour gagner des matchs. L'OL, lui, laisse filer les autres concurrents pour cette troisième place qui vaut si chère.

Les deux vainqueurs de cette journée, ce sont l'OM et l'ASSE. Les deux équipes, qui se sont affrontées le week-end dernier, et qui avaient proposé un match pas loin du niveau de celui de ce soir, ont profité de la confrontation directe entre Lille et Lyon. L'OM a attendu la fin du match pour se débarrasser de Lorient (1-0), avec un nouveau but d'André Pierre Gignac, qui a inscrit son 12ème but de la saison sur une erreur de la défense des Merlus, et place son club à trois longueurs du podium, position inespérée il y a quelques semaines au vu des performances moyennes du club Phocéen.
L'ASSE recolle elle aussi à ce podium grâce à sa victoire sur Bastia (0-2), grâce à Brandao, une nouvelle fois opportuniste, et à un but casquette du défenseur Corse, Harek, en fin de match. La course à la troisième place risque d'être palpitante jusqu'à la fin, et bien malin celui qui trouvera qui sera l'heureux élu pour décrocher son ticket pour les éliminatoires de la Ligue des Champions.

L'autre match intéressant de cette journée de championnat, c'était le derby entre Nantes et Rennes. Dans un stade de la Beaujoire plein, les Rennais ont montré un visage séduisant que bon nombre d'observateurs étaient impatients de voir. Les hommes de Montanier n'ont fait qu'une bouchée des Canaris (0-3), et ont enfin donné l'impression d'être une équipe avec du potentiel. Le mercato hivernal a été réussi du côté de Rennes, avec une ligne d'attaque titulaire toute fraîche, composée de N'Tep, Grosicki et Toivonen. L'ancien joueur de l'AJA a été très remuant sur son côté gauche et a ouvert la marque d'une belle frappe dans un angle fermé (16'), ouvrant ainsi son compteur en Ligue 1. Mais ceux qui ont laissé une très belle impression, ce sont bien les deux joueurs Nordiques du Stade Rennais. Le football français a rarement eu le nez creux ces dernières années. La Scandinavie est une région méconnue pour les recruteurs français, et pourtant, de nombreux très bons joueurs en sont issus. Konradsen, après une période d'adaptation compliquée, semble être à l'aise dans le milieu à trois concocté par Montanier, et impressionne match après match. Son deuxième but, sur une belle frappe du gauche sous la lucarne de Riou (63'), récompense ses progrès depuis son arrivée en France. La véritable trouvaille du côté breton, c'est le nouvel attaquant de pointe Suédois, Ola Toivonen. Ceux ont suivi le championnat hollandais ces dernières saisons, ou sont fans du football suédois (!), connaissent très bien ce joueur et savent de quoi il est capable. Après de bonnes saisons au PSV, il a connu une période difficile qui s'est ressentie lors de son Euro 2012 catastrophique où il paraissait complètement à côté de ses pompes, et a été l'une des grandes déceptions dans l'équipe de Suède, trop dépendante d'Ibrahimovic. Son arrivée à Rennes relance sa carrière, et il peut de nouveau s'exprimer, avec son profil atypique de pivot redoutablement efficace, dans les airs et devant les cages pour un joueur qui a souvent joué dans une position reculée à Eindhoven. Son but dans les dernières minutes du match à Nantes, d'un piqué vicieux, montre l'étendue de son talent et montre surtout que l'on peut avoir de bons joueurs en inspectant bien. Une chose est sûre, les Scandinaves sont à la fête en Ligue 1 ces temps-ci.


Toivonen (à gauche) et Konradsen (à droite), les deux Nordiques qui font les beaux jours du Stade Rennais.


L'échappée belle de la Louve et de la Vieille Dame


Donnant l'impression d'avoir repris du poil de la bête, la Louve a eu fort à faire à Bologne en match avancé de la 25ème journée de Serie A. Bologne, qui a enregistré le départ au dernier mercato de son meilleur joueur, Diamanti, n'est pas à la fête ces derniers temps et flirte avec la zone de relégation. Rudi Garcia a lui décidé de faire tourner, et de mettre au repos une de ses pièces maîtresse depuis le début de la saison, l'hollandais Kevin Strootman. Malgré une première période peu attrayante, les hommes de la capitale ouvrent la marque par le remplaçant de Strootman, le belge Radja Nainggolan (37'). La recrue hivernale en provenance de Cagliari, ouvre son compteur but avec la Roma grâce à un superbe service de Pjanic, encore une fois impliqué dans un but de son équipe. La seconde période n'est pas meilleure, un scénario devenu répétitif au Stadio Dall'Ara cette saison où les matchs sont parfois très difficiles à suivre. La Roma a paru fébrile et la formation bolognaise manquant de peu l'égalisation dans les derniers instants suite à une tête plongeante de Hristodoulopoulos au point de penalty. Une belle opération pour la Roma, qui met la pression sur le leader turinois avant le derby face à Torino, et recolle au classement en attendant le match en retard à jouer face à Parme.

Dimanche, la Juventus et le Torino s'affrontaient au Juventus Stadium dans le 169ème derby turinois. La Juventus aligne un effectif quasiment au complet, devant se passer de Chiellini, toujours en délicatesse avec son mollet mais avec son duo d'attaquants désormais bien installé Tevez-Llorente. Les premières minutes sont équilibrées entre les deux formations, se répondant l'une après l'autre avec un Tevez en jambes d'un côté, qui se procure quelques occasions, et Immobile en face, qui essaie à tout prix de faire bonne figure face à son club de coeur. C'est à la demi-heure de jeu que la situation se débloque: sur une longue passe à ras de terre d'Asamoah, Tevez trompa Padelli après un bel enchaînement suivi d'une frappe à l'extérieur de la surface (1-0). La Juventus, qui a réalisé le plus dur, se contente par la suite de gérer et de contrôler le match. 
La seconde période est moins rythmée, avec une Vieille Dame qui ne se presse pas et qui semble garder ses distances avec le Toro, qui n'arrive pas à inverser la tendance, malgré une décision litigieuse de l'arbitre suite à une faute de Pirlo sur El Kaddouri, qui méritait probablement le penalty (80'). La fin de match est à l'image du match, maîtrisée par les hommes de Conte, qui s'imposent finalement sur la plus petite des marges, repoussant une nouvelle fois la Roma à six longueurs. C'est le sixième derby de Turin d'affilée remporté par la Juventus, qui reste invaincue depuis maintenant 19 ans dans ce "derby della Mole". La Juventus confirme qu'elle sera très difficile à déloger. Le calendrier à venir de la Vieille Dame s'annonce tout de même compliqué, avec un déplacement à Trabzon pour le retour du huitième de l'Europa League, objectif majeur de la formation turinoise, avant de rencontrer Milan et la Fiorentina par la suite.

Dans les autres rencontres de cette journée, l'Inter n'y arrive toujours pas avec ce match nul concédé à domicile face à Cagliari (1-1), pourtant mal en point avec quatre défaites en cinq matchs de championnat. C'est Rolando qui avait répondu à Pinilla au retour des vestiaires. Les hommes de Mazzarri grillent un joker dans la course à l'Europe, en attendant les résultats de Naples et de la Fiorentina, respectivement troisièmes et quatrièmes, qui jouent ce lundi et qui peuvent creuser un écart conséquent.

Milan a redressé la barre à Gênes face au Sampdoria (0-2), après sa défaite face à l'Atletico, grâce à Taraabt, qui s'affirme de plus de plus dans l'équipe dirigée par Seedorf, et Rami qui étonne par son adaptation jusque-là réussie du côté de Milan. Les Rossonero restent 9ème au classement mais pourraient gratter quelques places en continuant à grappiller des points.

Partie Serie A assurée par N.O.


Grâce à son 14ème but cette saison, l'Apache rejoint Giuseppe Rossi en tête du classement des buteurs.

L'homme du week-end: Zlatan Ibrahimovic


Le géant Suédois n'en finit plus. Grâce à son triplé à Toulouse, dans un match où il a donné l'impression de jouer en marchant, Ibracadabra a fait tomber plusieurs records. C'est déjà sa saison la plus prolifique de sa carrière: grâce à ses 44 buts en 42 matchs toutes compétitions confondues, Ibrahimovic a battu son record de la saison passée où il avait marqué 43 buts en 56 matchs. Cela fait de lui le meilleur buteur mondial en activité depuis le début de la saison 2013/2014. Ibra ne s'arrête pas là. Lors des deux dernières saisons, il a marqué à chaque fois 35 buts pour le Milan AC en 2011/2012 et pour le PSG en 2012/2013. Il fait mieux cette fois-ci en atteignant la barre des 37 buts en 36 matchs avec son club, un autre record qui tombe alors que le mois de février n'est pas encore terminé. C'est aussi la saison où Ibrahimovic a collé le plus de triplé, son troisième avec le PSG après Nice et Brest, sans compter son quadruplé face à Anderlecht ou les trois buts qu'il avait marqués lors du match amical de début de saison face à la Norvège. Pour finir, Toulouse est devenue la victime préférentielle d'Il Genio en France, avec désormais 6 buts inscrits face aux Violets, rejoignant ainsi Brest et... l'OM, qui croisera la route du meilleur buteur mondial depuis le début de l'année 2014 avec 14 buts. Nul doute que Mandanda aura fort à faire s'il ne veut pas faire tomber un autre record dimanche prochain...


Zlatan Ibrahimovic, meilleur joueur du monde depuis le début de la saison?





dimanche 23 février 2014

Un samedi déjà décisif?

Calée entre deux semaines de Ligue des Champions, cette première partie de week-end européen nous a déjà livré quelques informations sur la suite de la saison dans quelques uns des championnats majeurs. Liga, Bundesliga et Premier League, les informations essentielles à retenir de ce samedi.


Le cadeau de la Real au Real

Et si la Liga avait connu son premier tournant ce soir? Après une victoire convaincante en milieu de semaine sur la pelouse de City, le Barca a montré un visage très inquiétant sur la pelouse de la Real Sociedad, où il n'arrive plus à s'imposer depuis près de sept ans. Rarement les coéquipiers de Messi avaient montré autant de fébrilité, avec au départ une défense remaniée où seul Piqué est un titulaire habituel. L'équipe menée par un Carlos Vela en feu a d'emblée mis la pression sur l'équipe catalane, qui a cédé à la demi-heure de jeu sur un but contre son camp du malheureux Song, qui n'a pas eu souvent l'occasion de montrer ce qu'il sait faire depuis son arrivée chez les Blaugranas. Malgré une égalisation dans la foulée de Messi (36'), qui revient doucement mais sûrement dans le haut du classement des buteurs de la Liga avec 14 réalisations, cela n'a pas suffi à stopper les locaux qui ont doublé la mise grâce à l'opportuniste Antoine Griezmann sur un service de Vela, inscrivant son 15ème but de la saison déjà et repassant une nouvelle fois devant son compatriote Karim Benzema. Le Français est à l'origine du troisième but à l'heure de jeu grâce à une passe millimétrée pour le franco-espagnol Zurutuza, envoyant ainsi à Didier Deschamps un nouveau message dans l'optique du Mondial qui approche à grands pas. L'addition aurait pu être plus salée si Vela n'avait pas trouvé le poteau de Valdes (81'), après un slalom dans la défense catalane complètement amorphe.
Si ce match n'a pas décidé de l'issue du championnat, il freine sérieusement le Barca dans la course au titre et tombe mal car les concurrents eux ne semblent pas faiblir.

Toujours privé de Ronaldo qui a purgé son dernier match de suspension, le Real Madrid ne s'est pas foulé pour disposer aisément du promu Elche (3-0). Pour la première fois depuis de nombreux matchs, les deux hommes en forme de la Maison Blanche, Karim Benzema et Jésé Rodriguez, sont restés muets. Pour débloquer la situation, les hommes d'Ancelotti s'en sont remis au suppléant de Modric, Asier Illaramendi, qui a ouvert la marque sur une belle demi-volée à l'entrée de la surface (34'), inscrivant là son premier but en Liga sous ses nouvelles couleurs. Inhabituellement inefficaces dans les derniers mètres, les pensionnaires du Santiago Bernabeu s'en sont remis à la patte gauche de Gareth Bale, qui d'une lourde frappe sous la barre des 25 mètres, mettaient le Real à l'abri (72'). Isco, irrégulier depuis son arrivée au club, planta le clou quelques minutes plus tard et assurait une victoire froide des Merengues, qui restent sur une série impressionnante de 26 matchs sans défaite toutes compétitions confondues. Depuis la défaite au Camp Nou, seuls les déplacements au Pays Basque ont causé quelques désagréments aux hommes de la capitale espagnole. Leaders provisoires, les Merengues passent pour la première fois de la saison devant leurs rivaux catalans en attendant le match de l'Atletico ce dimanche, qu'ils rencontreront la semaine prochaine dans ce qui va être le match le plus attendu de la saison en Espagne. Ce derby sera le premier match d'une longue série de matchs cruciaux pour le Real Madrid, qui se déplace ce mercredi à Gelsenkirchen pour en découdre avec Schalke 04 en huitième de finale aller de la Champion's League, avant de recevoir prochainement le Barca puis de se rendre à Séville et à la Real Sociedad. Cristiano Ronaldo est attendu.

Bale et ses coéquipiers, fêtant le second but du Real Madrid face à Elche (3-0).

Le Bayern s'envole... sans jouer


Cette 22ème journée de Bundesliga restera comme une journée à part. Confortablement placé au sommet du championnat depuis des mois et des mois, le Bayern pourrait être sacré champion dès demain si les concurrents continuent à aligner les contre-performances comme ils le font depuis des semaines.
Visiblement hors du coup, le Bayer Leverkusen n'en finit plus de décevoir et de toucher le fond, après avoir fait illusion en début de saison en talonnant le Bayern Munich. La correction infligée par le PSG n'a pas été digéré par les coéquipiers de Rolfes, qui se sont une nouvelle fois inclinés (3-1) sur le terrain de Wolfsburg, qui fait la bonne opération de cette journée de Bundesliga. Grâce au revenant Bas Dost, les hommes de Dieter Hecking recollent au quatuor de tête avec cette quatrième victoire consécutive, relançant ainsi la course à la Ligue des Champions.

Le Bayer n'est pas le seul à avoir fait un faux pas. La veille, Schalke n'a pas fait mieux qu'un match nul et vierge sur sa pelouse contre Mayence, chose rare cette saison en Bundesliga. Le club de la Ruhr ne prépare pas au mieux son match face à l'ogre madrilène, et devra montrer un visage plus conquérant s'il ne veut pas connaître le même sort que le club qui le précède au classement.
Mais la véritable surprise, elle est venue de l'Imtech Arena, où le Borussia Dortmund s'est fait corriger par le premier relégable, Hambourg. Les Jaunes et Noirs ont réussi l'exploit de ne pas marquer contre la plus mauvaise défense du championnat (51 buts encaissés en 21 matchs), qui restaient sur sept défaites de rang avec 20 buts encaissés sur ces sept revers, et à qui ils avaient collé six buts au match aller. L'absence de la défense centrale titulaire a encore une fois été préjudiciable pour les joueurs de Klopp qui a beaucoup de mal à aligner deux matchs de suite, la même équipe. Ils préparent ainsi de la plus mauvaise manière le déplacement à Saint Petersbourg face au Zénith, relançant ainsi ce huitième indécis. A noter le but stratosphérique d'Hakan Calhanoglu, en toute fin de match, qui a nettoyé la lucarne de Weindefeller de plus de 40 mètres, réalisant un des plus beaux gestes du week-end. Pierre Michel Lasogga, a lui aussi marqué et tape encore un peu plus à la porte de la sélection allemande, en mal d'attaquants de pointe pures qui ont un niveau de performance acceptable pour tendre à la victoire finale.

La joie de Lasogga et de ses coéquipiers après cette victoire cruciale d'Hambourg sur Dortmund (3-0).


Les siamois anglais


Après une domination outrageuse ces dernières années des clubs de Manchester, Londres refait surface. Depuis longtemps, le championnat n'avait pas été aussi indécis de l'autre côté de la Manche.
Chelsea y est pour quelque chose. Le club d'Abramovic a la fâcheuse habitude de faire attendre les spectateurs de Stamford Bridge et les fans du championnat. Cette fois-ci, la décision leur a été favorable et encore une fois, c'est Everton qui en paie le prix. Les Toffees, qui n'ont pas démérité et qui ont réalisé un beau match, ont lâché prise dans les tous derniers instants de la partie, sur un but brouillon de l'emblématique capitaine des Blues, John Terry (1-0). Mourinho ne retiendra de ce match que le succès, qui installe son club en tête du championnat, devant Arsenal.

Les Gunners avaient à cœur de rectifier le tir à domicile face à une des équipes les plus mal en point du championnat. Exit Ozil, c'est Giroud qui fait son retour en pointe de l'attaque. L'attaquant français avait beaucoup de choses à se faire pardonner, et il a plutôt bien réussi sa rédemption, en s'offrant un doublé (5', 31') et en étant à la passe sur le but de Rosicky (42'), après une action de grande classe des hommes de Wenger. Koscielny en a remis une couche (57') sur corner avant que l'Italien de Sunderland, Emanuele Giacherini, ne réduise l'écart d'une superbe frappe de l'extérieur de la surface (4-1). Arsenal reste dans la course au titre et pourrait pourquoi pas, jouer les fauteurs de troubles avec leur point de retard sur le leader, eux qui sont quasiment hors course en Europe.

Manchester City a lui aussi remporté son match face à Stoke City (1-0) grâce à l'inévitable et une nouvelle fois sauveur, Yaya Touré. Les Citizens donnent l'impression de tirer la langue et semblent avoir un réel coup de pompe depuis quelques semaines, n'affichant plus le même niveau de jeu et l'efficacité insolente dont ils ont fait preuve pendant quatre mois. Les rencontres paraissent plus étriquées et loin des performances de très haut niveau réalisées en janvier, où les adversaires tombaient tour à tour. Le match en retard face à Sunderland est une occasion pour eux de revenir à hauteur de Chelsea et donner encore un peu plus de piment à ce championnat qui réserve encore beaucoup de promesses.

Et les Red Devils dans tout ça? Le début de saison très moyen des hommes en rouge semble s'éloigner peu à peu. David Moyes est en train de récupérer les uns après les autres, les joueurs dont ils aimeraient disposer et qui devaient avoir un rôle essentiel depuis sa prise en main du club. Fellaini de retour après une adaptation compliquée, une défense enfin au complet, Mata qui tend peu à peu à devenir l'homme créatif du secteur offensif mancunien, la mise en route progressive de Van Persie après des pépins physiques qui paraissaient lointains et surtout, l'annonce de la prolongation de contrat de l'homme emblématique du club, Wayne Rooney. Tant de raisons qui peuvent nous faire croire que Manchester United peut se relancer et pourquoi ne pas accrocher une place qualificative pour la prochaine Ligue des Champions. Cela passe par une série de victoires, comme celle acquise sur la pelouse de Crystal Palace, avec un penalty de Van Persie (62'), son 11ème but cette saison, et surtout, le but somptueux de Rooney quelques minutes plus tard, qui d'une reprise de volée instantanée, trouve la lucarne adverse (68'). Notons que c'est Patrice Evra qui obtient le penalty et qui offre le second but à son attaquant. Le Français a dû suivre les performances très prometteuses de Layvin Kurzawa, et sent peut être que la concurrence va être rude pour le poste d'arrière gauche au Mondial...

Rooney qui fête un but avec United, une scène qu'on verra encore longtemps.



jeudi 20 février 2014

Champion's League: bilan de la première partie des matchs allers des huitièmes de finale

Tous vainqueurs hors de leurs bases dès le match aller, le PSG, Barcelone, le Bayern et l'Atletico Madrid peuvent voir venir et préparer sereinement le retour. Quels risques courent-ils après ces succès et quelles sont les chances de leurs adversaires? Analyse.


Fortunes diverses pour les équipes en lisse lors de cette première partie des huitièmes de finale

Décidément, il ne fallait pas recevoir cette semaine en Champion's League. Pour la première fois depuis la mise en place de la nouvelle formule à élimination directe en 2003/2004, les quatre premières équipes qui ont reçu se sont inclinées, pour la plupart d'entre elles de manière très nette. Quelles équipes retrouveront nous en quarts et pourquoi d'autres déçoivent une fois de plus, c'est ce que nous allons tenter d'expliquer.


Les équipes qualifiées sans aucune contestation: le PSG et le Bayern


Pour sa seconde participation de rangs à la Ligue des Champions, Paris reverra une fois de plus les quarts de finale de la compétition. Certains diront que les champions de France en titre sont toujours chanceux au tirage, avec deux groupes très abordables (Porto, Dynamo Kiev et Dinamo Zagreb en 2012/2013, Benfica, Olympiakos et Anderlecht en 2013/2014), d'autres y verront une progression logique qui colle aux ambitions du club parisien. Après Valence, c'est Leverkusen qui subit la loi du PSG sur sa propre pelouse. Si le score, logique, fait dire à beaucoup que le PSG est un potentiel candidat pour le titre final, dans la production du jeu et l'impression laissé, le match de mardi soir n'est pas vraiment loin de celui joué à Mestalla un an plus tôt.
Rappelons que le PSG menait très facilement 0-2 à la mi-temps avec un énorme Pastore et un niveau de jeu affiché qu'on n'avait pas encore vu sous Ancelotti, et qu'il aurait dû mener 0-3 si l'arbitre n'avait pas injustement refusé le but valable de Chantôme à l'heure de jeu. Au lieu de ça, Rami réduisit la marque sur l'une des seules occasions de la formation espagnole et Ibrahimovic fut expulsé suite à une faute sur l'homme qui a connu ces deux défaites, le Mexicain Guardado. Ce score trompeur avait donné des sueurs froides à l'équipe parisienne au retour, qui s'était difficilement qualifiée. Cette année, Paris s'est mis à l'abri sans laisser aucune chance à Leverkusen, et c'est là que les progrès sont à souligner.
Le jeu de possession, la gestion du ballon instauré par Laurent Blanc, ont réduit les espoirs du Bayer à néant, ne touchant que très rarement le ballon et laissant Sirigu se reposer devant ses cages. Le PSG de cette année paraît plus complet et semble avoir retenu les leçons de son élimination sans perdre face au Barca, et peut compter sur des joueurs qui n'ont que la victoire finale en tête, parmi lesquels Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva à qui la coupe échappe depuis le début de leur carrière, mais surtout sur des joueurs comme Thiago Motta et Maxwell, vainqueurs tour à tour en 2010 et 2011 et qui paraissent transfigurer lorsqu'ils foulent les pelouses européennes. Le PSG sera un sérieux concurrent qu'il ne faudra pas prendre à la légère, qui peut voir loin s'il reste concentré comme il l'a été sur la pelouse du Bayer. Attention cependant à ne pas se voir trop beau et rester les pieds sur terre.


Le Bayern est lui aussi assuré de réécouter l'hymne de la Ligue des Champions en avril. Grâce à ce succès sur la pelouse d'Arsenal, avec le même écart que la saison passée au même stade de la compétition et face au même adversaire, les hommes de Guardiola prouvent qu'ils sont toujours les grandissimes favoris de la compétition et candidat à leur propre succession, performance qui n'a pas été reproduite depuis les deux victoires d'affilée du Milan AC en 1989 et 1990. Toujours aussi impressionnants que la saison passée, ce Bayern est d'autant plus irrésistible que la patte Guardiola se fait de plus en plus ressentir match après match, privant systématiquement son adversaire du ballon et pouvant compter sur un effectif large, les absences de Ribéry, Schweinsteiger, Shaqiri ou Badstuber ne se faisant même plus ressentir.
Malgré un début de match compliqué où Neuer les a maintenu dans le bain, ils ont petit à petit pris le dessus sur Arsenal qui n'y a pas cru et a reculé au fur et à mesure que le temps passait. Il sera très difficile de battre le club bavarois qui semble courir vers un sixième titre continental, mais on peut noter quelques faiblesses que les autres grosses écuries européennes ne vont pas oublier de remarquer. La défense centrale a été bougée dans les premières minutes par un novice qui jouait son premier match de Ligue des Champions, chose qui n'a pas échappé à Guardiola qui a remplacé Boateng à la mi-temps. Mandzukic à lui aussi réaliser un match moyen, paraissant esseulé à la pointe de l'attaque et pas dans le tempo.
Notons pour finir que le Bayern, aussi fort soit-il, n'a jusque-là pas rencontré d'adversaire "au complet" sur la scène européenne, depuis plus d'un an. La Juventus sans attaquant et qui a vu sa double confrontation plombée par une erreur de Buffon dès la 25ème seconde du match aller, le Barca sans défense et sans Messi encore court ou même le Borussia Dortmund en finale, sans Götze et qui avait causé beaucoup de mal au Bayern, sont tant d'adversaires rencontrés par les coéquipiers de Ribéry qui n'ont pas pu défier le géant allemand à "armes égales". Il sera intéressant de voir comment ils se comporteront face à une équipe au complet qui leur proposera un affrontement avec un crack à toutes les lignes, comme le Real Madrid qu'il avait très difficilement sorti en 2012, le Barca avec un Messi en reconquête... ou le Paris Saint-Germain et ses stars à tous les postes. Á suivre.


Guardiola va-t-il réussir son pari et faire mieux que Heynckes?



Ils sont bien parti: les clubs espagnols


Beaucoup les enterraient et voyaient en Manchester City le bourreau ultime qui allait enfoncer le club dans une crise qu'il n'a pas connue depuis longtemps, dans un contexte particulier qui écorne l'image du club. Il n'en a rien été. Le Barca est toujours là et il ne compte pas laisser les nouveaux arrivés leur marcher dessus.
Le match à City avait tout d'un traquenard, face à la meilleure attaque d'Europe et l'une des équipes les plus impressionnantes de la première partie de saison. Les hommes de Martino ont parfaitement géré leur match et peuvent se satisfaire d'un résultat logique. Penalty ou pas, Demichelis est en position de dernier défenseur et commet l'irréparable, un cadeau pour Messi qui de toute façon n'a pratiquement jamais raté ce genre de face à face. Gestion du ballon, pressing, sérieux, le Barca a fait son match et a parfaitement muselé les cadres des Citizens. Le but d'Alves en fin de rencontre est symbolique tant les latéraux Catalans n'étaient pas au niveau depuis le début de la saison, et prouve que la victoire est méritée, eu égard aux décisions de l'arbitre.
Même s'ils sont moins impressionnants que d'habitude et qu'ils font moins peur, le Barca reste un candidat sérieux au titre final et peut préparer sereinement le match retour au Camp Nou.


Le Borussia Dortmund de 2014? Beaucoup font ce parallèle pour parler de l'Atletico Madrid. Oui et non. Contrairement au club allemand, l'Atletico a un passé récent en Europe beaucoup plus étoffé et ce n'est pas une surprise de les voir à ce niveau de la compétition. Double vainqueur de l'Europa League en 2010 et 2012, une qualification en quarts de finale après une première partie de saison sensationnelle, est une suite logique à la progression énorme de ce club. Les hommes de Diego Simeone, après une période difficile où ils ont lâché des points en championnat à Almería, et leur lourde défaite en Copa del Rey face au rival du Real Madrid, avaient à cœur de réaliser un gros coup à San Siro, face à un Milan moribond.
Après avoir subi en première période où ils ont frôlé la correctionnelle, les coéquipiers de l'excellent Thibault Courtois ont repris le dessus dans les 45 dernières minutes, profitant du coup de pompe des locaux et retrouvant leur rythme habituel. C'est sur une de leurs seules occasions du match que les Colchoneros trouvent la faille, grâce à l'hispano-brésilien Diego Costa qui reprend un centre au deuxième poteau en fin de match. Ce cinquième but en quatre matchs pour l'attaquant en vogue de la saison, offre à l'Atletico une énorme avance avant le retour à Vicente Calderon. Les Rojiblancos vont être très difficiles à sortir et il faudra une équipe très forte pour passer ce club qui grandit de jour en jour.


Les deux clubs espagnols, en route pour les quarts de finale.


Ils peuvent s'en mordre les doigts: Manchester City et le Milan AC


Outsider très sérieux et adversaire à éviter pour les têtes de série, Manchester City s'est pris les pieds dans le plat face au Barca, et contrairement à ce que beaucoup affirment en fustigeant l'arbitre, peut s'en prendre à lui-même. Malchanceux aux tirages lors des deux dernières éditions avec des groupes très relevés, le club anglais à cette fois-ci passer le premier tour sans sourciller en finissant avec le même nombre de points que le Bayern, pouvant même se targuer d'être la seule équipe à avoir battu le club bavarois cette saison en compétition (hors Supercoupe d'Allemagne). Cette victoire à l'Allianz Arena avait injustement propulsé les Skyblues au rang de favori à la victoire finale alors que leur passé récent dans la compétition montrait le contraire. La vérité du mois de décembre n'étant pas celle du mois de février, Pellegrini a dû faire sans son fer de lance Aguero, et a pu compter sur des joueurs essentiels à court de forme, comme Nasri ou Fernandinho. Plus que le résultat final et le rouge de Demichelis, c'est la composition de départ qui pose problème et qui peut être motif de regrets pour les Anglais. Avec des joueurs offensifs à foison, Dzeko, Jovetic, Negredo, Silva, Jesus Navas, Nasri, l'entraîneur chilien a opté pour une formule inhabituelle en mettant deux arrières latéraux sur le côté gauche, Kolarov devant Clichy. Une erreur incompréhensible après coup, le Barca ayant toujours du mal lors des matchs allers et qui doit faire face à des équipes qui jouent et qui tentent leurs chances (1-1, face à l'OL et Stuttgart en 2009 et 2010; défaites 2-1 et 2-0,face à Arsenal et Milan en 2011 et 2013). L'ex-entraîneur de Malaga a donné le bâton pour se faire battre et est allé à contre-courant de ses idées, prouvant encore une fois qu'il a du mal à gérer une grande équipe sur la scène européenne après son échec relatif au Real Madrid, et était un entraîneur qui arrive à faire des coups avec des clubs moins huppés (demi-finale avec Villareal en 2006 et quarts de finale avec Málaga en 2013, deux campagnes où il était à deux doigts d'atteindre le niveau supérieur).
Grand favori pour le championnat, City vient de se rater une seconde fois en 2014 dans un gros match après sa défaite à domicile face à Chelsea, prouvant ainsi qu'il est toujours plus difficile d'être présent dans les moments clés que face à des équipes de seconde zone.


Milan pourra longtemps se mordre les doigts après sa défaite à la maison face à l'Atletico. Mal en point en championnat, les Rossonero ont retrouvé de leur superbe pendant 45 minutes avant de tirer la langue. Loin des équipes du milieu des années 2000 et proposant un XI titulaire où seul Kakà semble être à la hauteur du standing de ce club, les hommes de Seedorf ont pourtant été les plus dangereux dans ce match, étant proches d'ouvrir la marque par deux fois avec des tirs sur les montants de Kakà et Poli. Á force de tourner autour du pot et n'arrivant pas à changer de rythme, les Milanais se sont essoufflés et se sont fait surprendre dans les dernières minutes du match.
Le club le plus titré du monde a été l'équipe qui a reçu qui s'est le mieux battue mais cela n'est pas suffisant pour une équipe censée avoir un "ADN LDC". Une surprise est toujours possible si Milan jette d'emblée le trouble au retour, mais cet Atletico est trop fort pour se faire surprendre, obligeant le club de Berlusconi à jouer leur dernier match de Ligue des Champions dans trois semaines avant très longtemps...


Manuel Pellegrini, principal coupable de la défaite de son club?


L'adversaire était trop gros ou l'éternel recommencement: Bayer Leverkusen et Arsenal, même combat


Le Bayer 04, plus que l'industrie pharmaceutique, c'est l'équipe qui a comme chiffre fétiche le 2. Toujours placé, jamais gagnant. Leverkusen, c'est aussi 2002. Avec des joueurs comme Butt, Ramelow, Lucio, Zé Roberto, Basturk, Schneider, Neuville, Berbatov et le grand Ballack, l'équipe de Klaus Toppmöller avait une tout autre allure. Après la patte gauche de Zidane, la patte gauche d'Ibrahimovic leur laissera une trace indélébile dans leur mémoire.
Certains pensaient que c'était l'équipe qui pouvait faire trébucher le PSG car elle aime bien laisser le ballon à son adversaire, la formation de Sami Hyppya a complètement explosé en vol, se payant le luxe d'être la seule formation européenne à se faire battre deux fois en quatre matchs à domicile par quatre buts d'écart. Plus qu'une défaite mémorable qui va marquer les joueurs du club, cette déconvenue pose la question du niveau des clubs allemands en Europe (hors Bayern), qui sont d'une inconstance bluffante, tantôt atteignant les sommets, tantôt frisant le ridicule. Le football allemand a souvent placé une équipe dans le dernier carré européen ces dernières années, le Werder en finale de l'Europa League en 2009, Schalke en demi-finale de la Ligue des Champions en 2011, le Borussia Dortmund la saison passée, mais il a souvent connu des moments difficiles face aux équipes françaises, rappelons la correction du Werder par l'OL (0-3; 2-7).
Le PSG dans sa période difficile, n'avait pas eu de mal à battre Wolfsburg qui affolait l'Allemagne, ou à faire jeu égal avec le Borussia Dortmund lorsque ce dernier commençait à revenir sur le devant de la scène.
Leverkusen ne pouvait pas déroger à la règle et se retrouve encore une fois confronté à son éternel problème: être bons face aux petits et lamentables face aux gros. Classique.


Arsenal, même combat. Après avoir fait un début de saison canon, les hommes de Wenger tirent la langue et doivent faire face à un nouveau dilemme: perdurer en haut du classement en championnat et tenter quelque chose en Europe. Perdu. Non seulement, ils vont devoir faire face à la concurrence en championnat où ils ont le costume du chassé et non du chasseur, mais ils vont devoir faire une croix sur la Ligue des Champions, tant ils se sont mis des bâtons dans les roues tout seuls.
Plutôt que de contester les décisions de l'arbitre, le climat, la pelouse ou la circonférence du ballon, les Gunners devraient se poser une question simple: pourquoi craquer sur le dernier match de poules? Comme à son habitude, la formation de Wenger finit deuxième après avoir fait la course en tête, et est obligée de se coltiner un gros en huitièmes, le Bayern, encore une fois. Après avoir bien commencé le match, Ozil complique la vie à ses coéquipiers et plombe les chances de réaliser l'exploit face à la meilleure équipe d'Europe. Contrairement aux autres saisons où Wenger avait à sa disposition des joueurs de très haut niveau tels Fabregas, Van Persie ou Henry, qui ont confirmé par la suite qu'ils étaient des grands joueurs, il a dans ses rangs des joueurs qui n'arrivent jamais à endosser l'habit de leader qui pousseront les autres à se sublimer et à se dépasser. D'Ozil à Cazorla en passant par Podolski, Giroud ou Arteta, aucun n'a l'âme du guerrier qui pourrait aider Arsenal à franchir un palier. Une fois de plus, c'est raté, mais on ne peut plus repousser les choses en disant que la prochaine fois sera meilleure. Aligner Sanogo qui n'a pas joué de la saison, pour mettre à mal la défense du Bayern, c'est ne pas vouloir se qualifier. Si en plus de ça, les joueurs ratent l'immanquable et prennent des rouges, forcément, Arsenal ne s'en sortira jamais.


Flamini, reprochant à Ozil son manque d'implication. Tout un symbole.

Le Bayern par K.O

Réduits à dix suite à l'expulsion de Szczesny, Arsenal s'est logiquement incliné face au tenant du titre (0-2) et peut déjà faire une croix sur les quarts de finale de la Champion's League.

Les joueurs bavarois, sur le magnifique but de Toni Kroos

Après Leverkusen, Arsenal a vécu un véritable supplice ce soir face au grandissime favori de la compétition. La formation d'Arsène Wenger, qui n'aura rivalisé que durant 15 minutes, voit d'ors et déjà ses rêves de soulever un premier titre européen depuis 1994, s'envoler.
Les deux formations se sont présenté à l'Emirates Stadium avec des effectifs remaniés, devant faire sans les habituels titulaires (Ramsey, Walcott pour Arsenal, Ribéry pour le Bayern), blessés, ou Arteta, suspendu pour ce huitième de finale aller. Les principales surprises sont la titularisation de Yaya Sanogo, qui enchaîne pour la première fois deux matchs cette saison, en lieu et place d'Olivier Giroud, et la non-titularisation de Muller côté Bayern, Guardiola préférant densifier son milieu de terrain.
Le début de match est équilibré, Arsenal mettant d'emblée la pression sur la défense bavaroise, qui craque dès la 8ème minute sur une percée d'Ozil. Bien servi par Wilshere, le meneur de jeu de la National Mannschaft mystifie Boateng d'un crochet derrière la jambe d'appui qui le déséquilibre dans la surface. Une occasion en or pour le numéro 11 des Gunners, qui a ici l'occasion de faire taire de nombreux détracteurs qui lui reprochent de ne pas être présent lors des grands rendez-vous. Raté. Neuer ne tombe pas dans le piège et attend le dernier moment pour bloquer le ballon d'une main ferme à mi-hauteur.
Le Bayern, après cette première alerte, reprend les rênes du match. Après avoir allumé la première mèche d'une lourde frappe qui prenait la direction de la lucarne (2'), Kroos s'impose comme le métronome de l'équipe bavaroise et distille de nombreux ballons dangereux pour ses ailiers, alternant le jeu court et jeu long. C'est sur un de ses nombreux bons ballons que l'ancien joueur du Bayer Leverkusen fait basculer le match. D'un subtil piqué au-dessus de la défense, il trouve Robben qui est fauché par Szczesny (41'). Rouge direct pour le gardien polonais et penalty pour le Bayern. C'est Alaba qui se charge de la sentence, mais celui-ci ne fait guère mieux qu'Ozil et trouve le poteau droit de Fabianski. Simple avertissement ou espoir pour le Gunners?


Lahm dans tous les bons coups


Si le score reste inchangé, ce fait de jeu bouleverse totalement le cours du match. Wenger est contraint de sortir Cazorla, qui n'a pratiquement pas touché le ballon du match, tandis que Guardiola change son dispositif tactique en sortant Boateng au profit de Rafinha, qui oblige Lahm à retrouver sa désormais place habituelle de milieu de terrain. Choix gagnant de la part de l'entraîneur bavarois. Après plusieurs minutes à tourner autour de la surface londonienne, le capitaine allemand sert en retrait Kroos qui place une merveille de plat du pied dans la lucarne gauche de Fabianski (54'). Comme la saison passée, c'est le milieu allemand, qui n'a toujours pas prolongé au club, qui débloque la situation d'un superbe but, marquant au passage le centième but du club toutes compétitions confondues. Débute alors un attaque/défénse qui va durer jusqu'à la fin du match, avec des joueurs allemands qui réalisent une partition de très haute volée, frisant la perfection sur quelques séquences de jeu. Le seul intérêt du match résidait dans le fait de savoir combien de temps encore la défense d'Arsenal va supporter les attaques incessantes du Bayern. Robben (63', 70') ou Götze (73'), sont proches de mettre leur club à l'abri, mais butent sur Fabianski.
Guardiola veut à tout prix enfoncer le clou, et pour ce faire, fait sortir Mandzukic, moyen ce soir, pour Muller, puis Pizarro par la suite. L'entrée du Péruvien permet à Muller de décrocher et de se balader sur tout le front de l'attaque. C'est d'une position reculée que ce dernier trouve la faille, après une merveille de centre de l'inévitable Phillip Lahm, grâce à une tête placée au point de penalty qui termine dans le petit filet gauche des cages londoniennes (88'). Le Bayern fait le travail, et aurait pu alourdir la marque si Kroos n'avait pas trouvé le poteau sur une frappe vicieuse à ras de terre (90+1').
Avec une avance confortable avant le retour à l'Allianz Arena, le Bayern peut voir venir et préparer sereinement la suite de sa saison. En revanche, Arsenal va devoir faire un choix et privilégier une compétition pour ne pas voir sa fin de saison terminer en eau de boudin. Cette défaite cruelle mais logique peut être un mal pour un bien pour les Gunners qui doivent désormais se concentrer sur le championnat et tenter de faire un gros coup. Toujours bien placés, Arsenal démarrent sa dernière ligne droite avec un rôle inhabituel, celui du chassé, nous évitant de ressortir le poncif qui consiste à penser que toutes les années se suivent et se ressemblent pour les hommes d'Arsène Wenger.

Ozil, auteur d'un match très moyen


L'homme du match: Toni Kroos


Le milieu Allemand a rendu une copie parfaite. Véritable chef d'orchestre du milieu bavarois, il a été intraitable et n'a laissé aucune chance à ses adversaires. Disponible, toujours dans le sens du jeu, distillant des passes d'une précision chirurgicale du début à la fin, l'Allemand de 24 ans prouve qu'il n'a rien envié à personne et qu'il peut être une pièce maîtresse dans le Bayern de Guardiola en étant une alternative à Schweinsteiger qui est souvent blessé, mais aussi jeter le trouble dans l'esprit de Joachim Low, l'entraineur de la sélection allemande, présent dans les tribunes ce soir, quant au rôle qu'il peut avoir lors du prochain Mondial. Sa situation contractuelle pourrait vite se régler si le club a la bonne idée de lui faire confiance.




Les tauliers: l'axe droit du Bayern


Si toute l'équipe a réalisé un gros match, l'axe droit de l'équipe allemande a été celui qui a créé le plus de problèmes aux Gunners. Du début à la fin, Lahm, Robben puis Rafinha, ont rendu le match impossible à Gibbs et Monreal. Le capitaine allemand a tenté et réussi un nombre incalculable de centres tandis que Robben a écoeuré la défense londonienne avec ses appels dans le dos, ses crochets et ses dédoublements. L'axe droit a été beaucoup plus performant que le duo Alaba/Götze, un peu plus discret.





La déception: les meneurs de jeu d'Arsenal


Pourtant brillants contre les petites équipes du championnat anglais, les joueurs offensifs d'Arsenal prouvent encore une fois ce soir qu'ils ne sont pas au niveau des tous meilleurs à ce poste. Après un bon début de match, Ozil a complètement sombré après son penalty raté, et a été très moyen, pour ne pas dire médiocre comme à son habitude, une fois que l'adversaire est un peu plus fort. Cazorla n'a guère fait mieux, et a dû réaliser la prestation la plus catastrophique de sa carrière, n'ayant pas touché plus de 5 ballons sur les quarante minutes qu'il a jouées. Un aveu de faiblesse d'une rare tristesse pour des joueurs censés tirer l'équipe vers le haut, et qui doivent se remettre en question quant à leur utilité dans les matchs à enjeu.





Le clin d’œil: Szczesny, la peine unique?


A l'image de Jens Lehmann lors de la finale de l'édition 2006, face au FC Barcelone, Wojciech Szczesny n'a pas fait long feu sur le terrain avant de laisser sa place à son habituel suppléant. C'est la deuxième fois que le gardien polonais est expulsé au cours de sa jeune carrière. La première fois, c'était lors du match d'ouverture de l'Euro 2012 face à la Grèce. Comme Alaba, Karagounis avait raté son penalty après l'expulsion du gardien polonais, qui met à mal la théorie de la double peine.