mercredi 19 février 2014

La balade parisienne

Au terme d'un match dominé de bout en bout, le PSG, vainqueur du Bayer Leverkusen (0-4) et emmené par un Ibrahimovic des grands soirs, valide quasiment son billet pour le prochain tour de la Champion's League.

Ibrahimovic, auteur d'un doublé, a marqué le match de son emprunte.

Une correction. Voilà comment résumer le match d'hier soir. Jamais le PSG n'avait semblé aussi fort cette saison. Toujours privé d'Edinson Cavani en attaque, le PSG n'a pas eu besoin de forcer son talent pour arriver à bout du Bayer Leverkusen, visiblement inoffensif à chaque fois qu'il revêt le costume de l'outsider.
Longtemps attendu, ce match n'a au final étonné que ceux qui voulaient à tout prix trouver la petite bête pour remettre en cause la supériorité naturelle de l'équipe parisienne sur le Bayer. Après des matchs moins bien maîtrisés qu'à l'automne, comme la difficile qualification pour la finale de la Coupe de la Ligue sur le terrain de Nantes, ou le récent match nul face à Monaco où le PSG a montré quelques signes de faiblesse, l'équipe de Laurent Blanc n'aura mis que trois minutes pour se remettre dans le bain et redevenir le rouleau compresseur qu'elle était lors de la première partie de la phase de poules.
Bien lancé par Verratti et après s'être appuyé sur Ibrahimovic, Matuidi ouvrit le score (3') d'une malicieuse frappe enroulée à l'entrée de la surface que Leno ne peut qu'effleurer. En difficulté en championnat depuis quelques journées et défaits deux fois dans la même semaine à domicile par Kaiserslautern en DFB Pokal, puis par Schalke ce week-end sur le même score (1-2), le Bayer ne pouvait pas rêver d'un pire départ.
La formation de Sami Hyppya, qui est apparu complètement résigné, n'est pas arrivée à sortir la tête de l'eau et a du subir pendant plus d'une demi-heure la pression incessante des joueurs parisiens, qui multipliaient les occasions dangereuses comme cette frappe à bout portant d'Ibrahimovic (12') sauvée sur sa ligne par Toprak.
Incapables de se créer la moindre occasion dangereuse et totalement dépassée au milieu, à l'image du capitaine Rolfes qui a sombré, le Bayer commet l'irréparable à quelques minutes de la fin de la première période avec une faute stupide de l'ancien Montpelliérain Spahic, qui bouscule Lavezzi dans la surface de réparation après une belle combinaison entre Ibrahimovic et Maxwell. Ibrahimovic ne se fait pas prier pour faire fructifier cette offrande en trompant Leno sur sa droite (39'), égalant par la même occasion le Portugais Cristiano Ronaldo en tête du classement des buteurs de la compétition (9 buts).


Un bijou, des caviars et un message signé.



La tête dans le seau et avec un retard déjà insurmontable, les coéquipiers du fantôme Kissling ne s'attendaient pas à prendre dans la foulée de ce second but, une gifle venue d'ailleurs. On joue la 41ème minute lorsque Ibrahimovic décale pour la énième fois l'intenable Maxwell, qui centre dans la surface allemande. Après un cafouillage où Matuidi se bat avec trois défenseurs des Rouges et Noirs, l'international français remet en retrait pour le Géant suédois qui d'une frappe lourde du gauche des 25 mètres, propulse le ballon dans la lucarne opposée de Leno (42'). Splendide. La praline du suédois est chronométrée à plus de 100 km/h et rappelle son troisième but face à Anderlecht quelques mois plus tôt. Ce bijou, qui a définitivement éteint la BayArena, fait d'Ibrahimovic le meilleur buteur de la compétition avec 10 buts.

Un premier acte quasi parfait pour les troupes de Laurent Blanc, avec trois buts à l'extérieur, une performance rare à ce stade de la compétition. La seconde période démarre de la même manière côté parisien. Hyppya change deux de ses meilleurs joueurs cette saison, son capitaine Rolfes et le sud-coréen Son, qui sont passés complètement à côté de leur match. Ces changements ne changent rien à la physionomie du match malgré quelques poussées allemandes, vite stoppées par l'expulsion annoncée de Spahic, excédé par la tournure des événements (59').
A partir de là, le match rentre dans sa seconde phase, celle de la gestion côté parisien, que l'on a déjà vu plusieurs fois cette saison, comme face à l'OL en championnat où le PSG préférait faire tourner le ballon plutôt que d'assommer l'adversaire. Comme pour ne pas faire regretter aux supporteurs allemands d'avoir payé leurs places, les joueurs parisiens décident de proposer un "toro" aux locaux, sous les cris moqueurs du parcage parisien. Entre les passements de jambes de Lucas, les talonnades et caviars d'Ibrahimovic, les crochets de Verratti, Paris ridiculisait le Bayer à tous les niveaux.
La fin du match est dénuée d'intérêt, jusqu'à ce qu'Ibrahimovic décide d'en rajouter une couche en mystifiant l'axe droit de la défense de Leverkusen d'une merveille de passe pour Maxwell, qui centre pour Lucas, qui remet pour le néo-parisien Cabaye, marquant ainsi son premier but avec ses nouvelles couleurs d'une belle frappe du plat du pied dans la lucarne (87').
Dominateurs, les Parisiens valident dès le match aller leur ticket pour la suite de la compétition, dans l'optique de faire mieux que la saison passée. Ils envoient un sérieux message aux grosses écuries européennes en montrant qu'il faudra compter sur eux. Le Bayer, lui, montre qu'il est un club à part, échouant toujours au moment de passer un palier en trébuchant à chaque fois que la marche commence à devenir haute, comme le huitième en 2012 face à Barcelone où ils se sont fait atomiser (1-3; 0-7). Toujours est-il que, face au PSG, le Bayer 04 n'a jamais aussi bien porté son nom.

La joie des Parisiens, sur le chef d'oeuvre d'Ibrahimovic


L'homme du match: Zlatan Ibrahimovic


Un génie. Le Suédois a éclaboussé le match de toute sa classe. Disponible, impliqué et fidèle à lui même, il a été dans tous les bons coups ce soir. Auteur d'un doublé dont un sublime but, "Ibra" est à l'origine des buts de Matuidi et de Cabaye, où il créé à chaque fois le décalage. Une prestation digne du joueur qu'il est, lui qui est tant décrié depuis des années à cause de ses matchs moyens à ce stade de la compétition. Il marque aujourd'hui ses 40 et 41ème buts de la saison, à deux unités de son record qui date de la saison passée. Il est aussi le meilleur buteur en 2014 avec 11 buts désormais, à égalité avec Lionel Messi, mais surtout, est à 42 buts dans la compétition reine, flirtant avec le top 10 des meilleurs buteurs de l'histoire de la Champion's League.




Les tauliers: le milieu parisien



Injouable. Le milieu parisien n'avait jamais été aussi fort cette saison. Avec un Verratti stratosphérique qui s'est amusé au milieu des joueurs allemands, Motta qui semble ne jamais avoir été aussi fort et un Matuidi en constante progression, le milieu parisien a fait preuve d'une solidité et d'une créativité dignes des milieux des meilleures équipes européennes. La bonne entrée de Cabaye qui a marqué apporte un peu plus d'ampleur à la prestation de haute volée des Parisiens. A noter le choix de Blanc de faire sortir Matuidi et en laissant Verratti sur le terrain, une première depuis le début de la saison. L'incorporation de Pastore en cours de match va dans le sens du jeu que veut instaurer Blanc avec des milieux techniques où la possession du ballon prime.




La déception: le Bayer Leverkusen



Pour beaucoup, le Bayer était l'équipe qui pouvait déranger le PSG, avec un bloc bas qui explose vite en contre, profitant de la vitesse des deux ailiers que sont Son et Sam et rappelant le PSG d'Ancelotti qui avait fait beaucoup de mal aux équipes joueuses la saison passée. Il n'en a rien été. La défense a été en constante difficulté, le milieu inexistant, avec Rolfes comme symbole de cette dérive, et l'attaque bien pâle, Kissling montrant ses limites au très haut niveau et s'enfonçant dans une période de disette qu'il n'avait pas connu depuis longtemps. Un match à oublier pour les Allemands qui devront vite retrouver leur forme de l'automne s'ils ne veulent pas sentir le souffle des concurrents dans leur nuque en championnat.




Le clin d’œil: Matuidi répond à Fontaine, Ibrahimovic aussi



Pas au même niveau que la saison passée du fait du changement de tactique du PSG qui garde plus le ballon et qui produit plus de jeu, Matuidi a été la cible des critiques de la légende du football français, Juste Fontaine. L'international français a répondu de fort belle manière en débloquant la situation dès la 3ème minute et en offrant un but à Ibrahimovic, qui devient le deuxième joueur qui met plus de 10 buts dans la même édition de la Ligue des Champions pour un club français, après... Juste Fontaine. Timing.








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