jeudi 27 février 2014

Le Real régale, Chelsea et Galatasaray dos à dos

Large vainqueur à Gelsenkirchen (1-6), le Real a brillé grâce à son trio d'attaque irrésistible auteur des six buts des Madrilènes. Chelsea, lui, ramène un bon nul d'Istanbul (1-1) et part avec un léger avantage avant le retour à Stamford Bridge dans trois semaines.
Benzema, auteur d'un match plein, a été l'un des grands artisans de la victoire des siens à Gelsenkirchen (1-6)

Bale, Benzema, Ronaldo: le triangle des Bermudes


Un récital. Comme les années précédentes, le Real Madrid a joui d'un tirage très favorable en huitièmes de finale de la Champion's League, et comme d'habitude, les Merengues n'ont pas déçu. Au terme d'un match à sens unique, parfaitement mené de bout en bout, les hommes de Carlo Ancelotti peuvent sereinement préparer le derby madrilène qui se profile ce week-end après la leçon donnée à Schalke ce soir (1-6).
Pourtant, cela aurait pu être plus compliqué pour le club espagnol si Casillas n'avait pas sorti le grand jeu devant Julian Draxler (14') après un énorme arrêt sur la tête à bout portant de l'espoir allemand. Auparavant, Karim Benzema, sur une belle action menée par Bale et Ronaldo, avait ouvert la marque d'un tir plein de sang-froid à l'entrée de la surface (13'). Benzema, très en forme en Ligue des Champions et toujours présent dans les gros matchs, offre quelques minutes plus tard un amour de ballon au Gallois du Real, qui mystifie la défense centrale allemande avec un double contact parfait sur Felipe Santana et trompe Fahrmann au ras du poteau gauche (21'). Cristiano Ronaldo, plein de volonté après les nombreux matchs où il a été sur le carreau à cause de sa suspension, tombe sur un Fahrmann bien décidé à ne pas le laisser marquer, qui peut même compter sur son poteau droit (32'). Le gardien allemand ne faisait que retarder l'échéance.
Au retour des vestiaires, le Real passait la seconde. Décidément fébrile ce soir, l'arrière-garde de Schalke plie et rompt encore une fois sur un exploit de Ronaldo, qui après avoir ridiculisé Matip après plusieurs passements de jambes, trouve le petit filet opposé d'une belle frappe croisée du gauche (52'). Bale, Benzema, Ronaldo, le trio madrilène éblouit la pelouse du Velstins Arena. Et la démonstration était loin d'être finie. Benzema, au top de se forme en 2014, inscrit un second but cinq minutes plus tard après une merveille de combinaison avec CR7, prouvant qu'il est le facteur X du Real d'Ancelotti dans les grands rendez-vous.
Côté Schalke, seul le Péruvien Jefferson Farfan paraît être au niveau avec ses nombreux débordements sur son aile droite, mettant parfois en difficulté Marcelo lorsqu'il s'aventure trop dans le camp allemand. Trop peu pour déstabiliser une équipe comme le Real, à l'assise défensive très solide depuis plusieurs semaines. Gareth Bale, avant de céder sa place à un quart d'heure de la fin, a eu le temps d'inscrire un deuxième but après un bon service de Ramos (69'). Comme s'il fallait partager les rôles et les points, le compte à rebours était lancé pour que Cristiano Ronaldo aille lui aussi de son doublé. Et qui d'autre que Benzema pour lui offrir un ballon millimétré dans la surface. A l'image du Français trente minutes plus tôt, le Portugais dribblait lui aussi Fahrmann d'un subtil crochet extérieur pour inscrire le sixième but de son équipe (90').
Klaas-Jan Huntelaar, transparent et peu en verve depuis plusieurs mois, réussi à redonner le sourire aux milliers de supporteurs allemands en inscrivant un but sensationnel dans les arrêts de jeu, d'une sublime reprise de volée des vingt mètres qui fracasse la barre transversale de Casillas (90+1').
Avec ce succès large, le Real Madrid peut voir venir. Schalke, lui, va devoir se concentrer sur le championnat, à l'instar du Bayer Leverkusen, montrant ainsi que la Ligue des Champions ne pardonne pas.


La joie des madrilènes, contrastant avec la détresse de Julian Draxler.


Chelsea pas malheureux, Galatasaray peut avoir des regrets


C'était un des huitièmes les plus indécis. Après un match où les deux équipes ont eu leur période, les deux équipes se sont séparées sur un bon nul (1-1), qui arrange les affaires des Blues, qui recevront dans trois semaines. Ce match était celui des retrouvailles entre Mourinho et deux de ses fidèles soldats, lorsque le technicien Portugais avait dirigé Chelsea la première fois et l'Inter. Didier Drogba et Wesley Sneijder, partis du côté de la capitale turque, avaient à cœur de jouer un mauvais tour à leur mentor.
C'est pourtant Chelsea qui allume la première mèche dans ce match, par l'intermédiaire du revenant Torres, qui reprend parfaitement d'un plat du pied aux 5,50 mètres, un centre en retrait de son compatriote Azpilicueta (9'). Le latéral espagnol, désormais à gauche, justifie le choix de Mourinho de l'aligner en laissant Cole sur la touche, tant il est excellent dans ses déplacements et dans l'engagement. La mission s'annonce désormais très difficile pour les pensionnaires de la Turk Telekom Arena, Chelsea étant une équipe redoutable à manier lorsqu'elle a fait le plus dur. Roberto Mancini, mécontent du début de match de ses joueurs, tente un coup et remplace Hajrovic par Kurtulus à la demi-heure de jeu. Le suisso-bosniaque paie le début de match compliqué des Stambouliotes. A partir de là, les Turcs sortent la tête de l'eau, et auraient peut-être dû revenir à la marque juste avant la mi-temps avec un but en angle fermé de Burak Yilmaz, refusé à cause d'un coup malicieux du capitaine des Blues, John Terry, qui laisse un deuxième ballon sur le terrain. L'Anglais ne prend qu'un jaune alors qu'il y a clairement là une volonté de casser une action dangereuse de Galatasaray.
Solides et bien en place, les hommes de Mourinho connaissent un début de seconde période plus compliqué. Les coéquipiers de Drogba mettent un peu plus d'intensité et sont plus rugueux dans les contacts, et mettent la pression sur les cages de Cech. Selcuk Inan trouve même le poteau à l'heure de jeu après une belle action de Drogba, mais à force de pousser, le second du championnat turc, trouve la faille sur corner grâce à l'ex-lillois, Aurélien Chedjou, qui catapulte le ballon d'un plat du pied (64'). La suite du match ressemble plus à un round d'observation, où les deux équipes ont plus peur de perdre que de prendre l'avantage. Les locaux pourront regretter de ne pas avoir mis un peu plus la pression sur Chelsea et devront réaliser l'exploit pour voir une seconde fois d'affilée les quarts de finale. Chelsea, lui, limite la casse pour les clubs anglais et part avec un avantage certain avant d’accueillir la légende Drogba à la maison. 


Didier Drogba va-t-il jouer un mauvais tour à Mourinho dans trois semaines?


Les hommes forts: le trio offensif du Real


Les trois gâchettes madrilènes ont dégoûté le Velstins Arena. Irrésistibles, ils ont chacun inscrit un doublé et ont, tour à tour, offert un but à un des compères de l'attaque. Ronaldo, grâce à son premier but de la soirée, est le troisième joueur de l'histoire à franchir le cap des 60 buts dans la compétition. Le deuxième but lui a permis de repasser devant Zlatan Ibrahimovic au classement des buteurs (11). Bale, critiqué pour ses performances moyennes, a rectifié le tir en rendant une copie parfaite. Il a littéralement mangé Howedes sur son aile gauche, et a gratifié le public de nombreux grigris dont il a le secret. Un match de très haute volée pour le Gallois. Décrié pour son manque d'implication, Benzema, lui, marche sur l'eau depuis le début de l'année. Auteur de deux buts et de deux passes décisives, l'attaquant Français prouve une nouvelle fois qu'il est le complément parfait de Ronaldo à la pointe de l'attaque madrilène: altruiste, actif et ne cherchant pas la gloire à tout prix, il est le 9 le plus apte à ne pas marcher sur les plates bandes de la star portugaise. Là où Benzema est fort, c'est qu'il a inscrit ce soir, ses 34ème et 35ème buts de sa carrière dans la compétition, à seulement 26 ans. Il rejoint ainsi la légende hongroise Puskas à la 14ème place de ce classement, prouvant qu'il répond toujours présent dans les grands rendez-vous, avec ses 10 buts en phase finale. Robin Van Persie devrait prendre exemple.


Les déceptions: Felipe Santana et Eden Hazard


Le défenseur brésilien vit une saison bien compliquée. Passé chez l'ennemi, le héros du quart de finale face à Malaga la saison passée, a beaucoup de mal à justifier son transfert à Schalke. Brouillon et lent, il a été catastrophique ce soir, frisant parfois le ridicule comme sur les deux premiers buts, où il s’emmêle les pinceaux et n'attaque pas Benzema un peu plus tard. Une prestation indigne d'un défenseur censé solidifier une défense déjà bancale.

Le Belge marche sur l'eau en Premier League. Pourtant, lorsqu'il joue en Coupe d'Europe, il s'éteint et redevient un joueur banal. Déjà pas à la hauteur sous les couleurs du LOSC dans cette compétition, Hazard n'avait pas fait mieux la saison passée lorsque les Blues se sont fait sortir au premier tour. Cette année n'arrange rien à son cas, malgré d'énormes progrès en championnat. Il va falloir qu'il élève son niveau de jeu si Chelsea tend à faire quelque chose dans cette compétition, car sans un excellent Hazard, les quarts de finale pourraient bien être la dernière étape des Blues cette année.





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