dimanche 23 février 2014

Un samedi déjà décisif?

Calée entre deux semaines de Ligue des Champions, cette première partie de week-end européen nous a déjà livré quelques informations sur la suite de la saison dans quelques uns des championnats majeurs. Liga, Bundesliga et Premier League, les informations essentielles à retenir de ce samedi.


Le cadeau de la Real au Real

Et si la Liga avait connu son premier tournant ce soir? Après une victoire convaincante en milieu de semaine sur la pelouse de City, le Barca a montré un visage très inquiétant sur la pelouse de la Real Sociedad, où il n'arrive plus à s'imposer depuis près de sept ans. Rarement les coéquipiers de Messi avaient montré autant de fébrilité, avec au départ une défense remaniée où seul Piqué est un titulaire habituel. L'équipe menée par un Carlos Vela en feu a d'emblée mis la pression sur l'équipe catalane, qui a cédé à la demi-heure de jeu sur un but contre son camp du malheureux Song, qui n'a pas eu souvent l'occasion de montrer ce qu'il sait faire depuis son arrivée chez les Blaugranas. Malgré une égalisation dans la foulée de Messi (36'), qui revient doucement mais sûrement dans le haut du classement des buteurs de la Liga avec 14 réalisations, cela n'a pas suffi à stopper les locaux qui ont doublé la mise grâce à l'opportuniste Antoine Griezmann sur un service de Vela, inscrivant son 15ème but de la saison déjà et repassant une nouvelle fois devant son compatriote Karim Benzema. Le Français est à l'origine du troisième but à l'heure de jeu grâce à une passe millimétrée pour le franco-espagnol Zurutuza, envoyant ainsi à Didier Deschamps un nouveau message dans l'optique du Mondial qui approche à grands pas. L'addition aurait pu être plus salée si Vela n'avait pas trouvé le poteau de Valdes (81'), après un slalom dans la défense catalane complètement amorphe.
Si ce match n'a pas décidé de l'issue du championnat, il freine sérieusement le Barca dans la course au titre et tombe mal car les concurrents eux ne semblent pas faiblir.

Toujours privé de Ronaldo qui a purgé son dernier match de suspension, le Real Madrid ne s'est pas foulé pour disposer aisément du promu Elche (3-0). Pour la première fois depuis de nombreux matchs, les deux hommes en forme de la Maison Blanche, Karim Benzema et Jésé Rodriguez, sont restés muets. Pour débloquer la situation, les hommes d'Ancelotti s'en sont remis au suppléant de Modric, Asier Illaramendi, qui a ouvert la marque sur une belle demi-volée à l'entrée de la surface (34'), inscrivant là son premier but en Liga sous ses nouvelles couleurs. Inhabituellement inefficaces dans les derniers mètres, les pensionnaires du Santiago Bernabeu s'en sont remis à la patte gauche de Gareth Bale, qui d'une lourde frappe sous la barre des 25 mètres, mettaient le Real à l'abri (72'). Isco, irrégulier depuis son arrivée au club, planta le clou quelques minutes plus tard et assurait une victoire froide des Merengues, qui restent sur une série impressionnante de 26 matchs sans défaite toutes compétitions confondues. Depuis la défaite au Camp Nou, seuls les déplacements au Pays Basque ont causé quelques désagréments aux hommes de la capitale espagnole. Leaders provisoires, les Merengues passent pour la première fois de la saison devant leurs rivaux catalans en attendant le match de l'Atletico ce dimanche, qu'ils rencontreront la semaine prochaine dans ce qui va être le match le plus attendu de la saison en Espagne. Ce derby sera le premier match d'une longue série de matchs cruciaux pour le Real Madrid, qui se déplace ce mercredi à Gelsenkirchen pour en découdre avec Schalke 04 en huitième de finale aller de la Champion's League, avant de recevoir prochainement le Barca puis de se rendre à Séville et à la Real Sociedad. Cristiano Ronaldo est attendu.

Bale et ses coéquipiers, fêtant le second but du Real Madrid face à Elche (3-0).

Le Bayern s'envole... sans jouer


Cette 22ème journée de Bundesliga restera comme une journée à part. Confortablement placé au sommet du championnat depuis des mois et des mois, le Bayern pourrait être sacré champion dès demain si les concurrents continuent à aligner les contre-performances comme ils le font depuis des semaines.
Visiblement hors du coup, le Bayer Leverkusen n'en finit plus de décevoir et de toucher le fond, après avoir fait illusion en début de saison en talonnant le Bayern Munich. La correction infligée par le PSG n'a pas été digéré par les coéquipiers de Rolfes, qui se sont une nouvelle fois inclinés (3-1) sur le terrain de Wolfsburg, qui fait la bonne opération de cette journée de Bundesliga. Grâce au revenant Bas Dost, les hommes de Dieter Hecking recollent au quatuor de tête avec cette quatrième victoire consécutive, relançant ainsi la course à la Ligue des Champions.

Le Bayer n'est pas le seul à avoir fait un faux pas. La veille, Schalke n'a pas fait mieux qu'un match nul et vierge sur sa pelouse contre Mayence, chose rare cette saison en Bundesliga. Le club de la Ruhr ne prépare pas au mieux son match face à l'ogre madrilène, et devra montrer un visage plus conquérant s'il ne veut pas connaître le même sort que le club qui le précède au classement.
Mais la véritable surprise, elle est venue de l'Imtech Arena, où le Borussia Dortmund s'est fait corriger par le premier relégable, Hambourg. Les Jaunes et Noirs ont réussi l'exploit de ne pas marquer contre la plus mauvaise défense du championnat (51 buts encaissés en 21 matchs), qui restaient sur sept défaites de rang avec 20 buts encaissés sur ces sept revers, et à qui ils avaient collé six buts au match aller. L'absence de la défense centrale titulaire a encore une fois été préjudiciable pour les joueurs de Klopp qui a beaucoup de mal à aligner deux matchs de suite, la même équipe. Ils préparent ainsi de la plus mauvaise manière le déplacement à Saint Petersbourg face au Zénith, relançant ainsi ce huitième indécis. A noter le but stratosphérique d'Hakan Calhanoglu, en toute fin de match, qui a nettoyé la lucarne de Weindefeller de plus de 40 mètres, réalisant un des plus beaux gestes du week-end. Pierre Michel Lasogga, a lui aussi marqué et tape encore un peu plus à la porte de la sélection allemande, en mal d'attaquants de pointe pures qui ont un niveau de performance acceptable pour tendre à la victoire finale.

La joie de Lasogga et de ses coéquipiers après cette victoire cruciale d'Hambourg sur Dortmund (3-0).


Les siamois anglais


Après une domination outrageuse ces dernières années des clubs de Manchester, Londres refait surface. Depuis longtemps, le championnat n'avait pas été aussi indécis de l'autre côté de la Manche.
Chelsea y est pour quelque chose. Le club d'Abramovic a la fâcheuse habitude de faire attendre les spectateurs de Stamford Bridge et les fans du championnat. Cette fois-ci, la décision leur a été favorable et encore une fois, c'est Everton qui en paie le prix. Les Toffees, qui n'ont pas démérité et qui ont réalisé un beau match, ont lâché prise dans les tous derniers instants de la partie, sur un but brouillon de l'emblématique capitaine des Blues, John Terry (1-0). Mourinho ne retiendra de ce match que le succès, qui installe son club en tête du championnat, devant Arsenal.

Les Gunners avaient à cœur de rectifier le tir à domicile face à une des équipes les plus mal en point du championnat. Exit Ozil, c'est Giroud qui fait son retour en pointe de l'attaque. L'attaquant français avait beaucoup de choses à se faire pardonner, et il a plutôt bien réussi sa rédemption, en s'offrant un doublé (5', 31') et en étant à la passe sur le but de Rosicky (42'), après une action de grande classe des hommes de Wenger. Koscielny en a remis une couche (57') sur corner avant que l'Italien de Sunderland, Emanuele Giacherini, ne réduise l'écart d'une superbe frappe de l'extérieur de la surface (4-1). Arsenal reste dans la course au titre et pourrait pourquoi pas, jouer les fauteurs de troubles avec leur point de retard sur le leader, eux qui sont quasiment hors course en Europe.

Manchester City a lui aussi remporté son match face à Stoke City (1-0) grâce à l'inévitable et une nouvelle fois sauveur, Yaya Touré. Les Citizens donnent l'impression de tirer la langue et semblent avoir un réel coup de pompe depuis quelques semaines, n'affichant plus le même niveau de jeu et l'efficacité insolente dont ils ont fait preuve pendant quatre mois. Les rencontres paraissent plus étriquées et loin des performances de très haut niveau réalisées en janvier, où les adversaires tombaient tour à tour. Le match en retard face à Sunderland est une occasion pour eux de revenir à hauteur de Chelsea et donner encore un peu plus de piment à ce championnat qui réserve encore beaucoup de promesses.

Et les Red Devils dans tout ça? Le début de saison très moyen des hommes en rouge semble s'éloigner peu à peu. David Moyes est en train de récupérer les uns après les autres, les joueurs dont ils aimeraient disposer et qui devaient avoir un rôle essentiel depuis sa prise en main du club. Fellaini de retour après une adaptation compliquée, une défense enfin au complet, Mata qui tend peu à peu à devenir l'homme créatif du secteur offensif mancunien, la mise en route progressive de Van Persie après des pépins physiques qui paraissaient lointains et surtout, l'annonce de la prolongation de contrat de l'homme emblématique du club, Wayne Rooney. Tant de raisons qui peuvent nous faire croire que Manchester United peut se relancer et pourquoi ne pas accrocher une place qualificative pour la prochaine Ligue des Champions. Cela passe par une série de victoires, comme celle acquise sur la pelouse de Crystal Palace, avec un penalty de Van Persie (62'), son 11ème but cette saison, et surtout, le but somptueux de Rooney quelques minutes plus tard, qui d'une reprise de volée instantanée, trouve la lucarne adverse (68'). Notons que c'est Patrice Evra qui obtient le penalty et qui offre le second but à son attaquant. Le Français a dû suivre les performances très prometteuses de Layvin Kurzawa, et sent peut être que la concurrence va être rude pour le poste d'arrière gauche au Mondial...

Rooney qui fête un but avec United, une scène qu'on verra encore longtemps.



Aucun commentaire: