jeudi 20 février 2014

Le Bayern par K.O

Réduits à dix suite à l'expulsion de Szczesny, Arsenal s'est logiquement incliné face au tenant du titre (0-2) et peut déjà faire une croix sur les quarts de finale de la Champion's League.

Les joueurs bavarois, sur le magnifique but de Toni Kroos

Après Leverkusen, Arsenal a vécu un véritable supplice ce soir face au grandissime favori de la compétition. La formation d'Arsène Wenger, qui n'aura rivalisé que durant 15 minutes, voit d'ors et déjà ses rêves de soulever un premier titre européen depuis 1994, s'envoler.
Les deux formations se sont présenté à l'Emirates Stadium avec des effectifs remaniés, devant faire sans les habituels titulaires (Ramsey, Walcott pour Arsenal, Ribéry pour le Bayern), blessés, ou Arteta, suspendu pour ce huitième de finale aller. Les principales surprises sont la titularisation de Yaya Sanogo, qui enchaîne pour la première fois deux matchs cette saison, en lieu et place d'Olivier Giroud, et la non-titularisation de Muller côté Bayern, Guardiola préférant densifier son milieu de terrain.
Le début de match est équilibré, Arsenal mettant d'emblée la pression sur la défense bavaroise, qui craque dès la 8ème minute sur une percée d'Ozil. Bien servi par Wilshere, le meneur de jeu de la National Mannschaft mystifie Boateng d'un crochet derrière la jambe d'appui qui le déséquilibre dans la surface. Une occasion en or pour le numéro 11 des Gunners, qui a ici l'occasion de faire taire de nombreux détracteurs qui lui reprochent de ne pas être présent lors des grands rendez-vous. Raté. Neuer ne tombe pas dans le piège et attend le dernier moment pour bloquer le ballon d'une main ferme à mi-hauteur.
Le Bayern, après cette première alerte, reprend les rênes du match. Après avoir allumé la première mèche d'une lourde frappe qui prenait la direction de la lucarne (2'), Kroos s'impose comme le métronome de l'équipe bavaroise et distille de nombreux ballons dangereux pour ses ailiers, alternant le jeu court et jeu long. C'est sur un de ses nombreux bons ballons que l'ancien joueur du Bayer Leverkusen fait basculer le match. D'un subtil piqué au-dessus de la défense, il trouve Robben qui est fauché par Szczesny (41'). Rouge direct pour le gardien polonais et penalty pour le Bayern. C'est Alaba qui se charge de la sentence, mais celui-ci ne fait guère mieux qu'Ozil et trouve le poteau droit de Fabianski. Simple avertissement ou espoir pour le Gunners?


Lahm dans tous les bons coups


Si le score reste inchangé, ce fait de jeu bouleverse totalement le cours du match. Wenger est contraint de sortir Cazorla, qui n'a pratiquement pas touché le ballon du match, tandis que Guardiola change son dispositif tactique en sortant Boateng au profit de Rafinha, qui oblige Lahm à retrouver sa désormais place habituelle de milieu de terrain. Choix gagnant de la part de l'entraîneur bavarois. Après plusieurs minutes à tourner autour de la surface londonienne, le capitaine allemand sert en retrait Kroos qui place une merveille de plat du pied dans la lucarne gauche de Fabianski (54'). Comme la saison passée, c'est le milieu allemand, qui n'a toujours pas prolongé au club, qui débloque la situation d'un superbe but, marquant au passage le centième but du club toutes compétitions confondues. Débute alors un attaque/défénse qui va durer jusqu'à la fin du match, avec des joueurs allemands qui réalisent une partition de très haute volée, frisant la perfection sur quelques séquences de jeu. Le seul intérêt du match résidait dans le fait de savoir combien de temps encore la défense d'Arsenal va supporter les attaques incessantes du Bayern. Robben (63', 70') ou Götze (73'), sont proches de mettre leur club à l'abri, mais butent sur Fabianski.
Guardiola veut à tout prix enfoncer le clou, et pour ce faire, fait sortir Mandzukic, moyen ce soir, pour Muller, puis Pizarro par la suite. L'entrée du Péruvien permet à Muller de décrocher et de se balader sur tout le front de l'attaque. C'est d'une position reculée que ce dernier trouve la faille, après une merveille de centre de l'inévitable Phillip Lahm, grâce à une tête placée au point de penalty qui termine dans le petit filet gauche des cages londoniennes (88'). Le Bayern fait le travail, et aurait pu alourdir la marque si Kroos n'avait pas trouvé le poteau sur une frappe vicieuse à ras de terre (90+1').
Avec une avance confortable avant le retour à l'Allianz Arena, le Bayern peut voir venir et préparer sereinement la suite de sa saison. En revanche, Arsenal va devoir faire un choix et privilégier une compétition pour ne pas voir sa fin de saison terminer en eau de boudin. Cette défaite cruelle mais logique peut être un mal pour un bien pour les Gunners qui doivent désormais se concentrer sur le championnat et tenter de faire un gros coup. Toujours bien placés, Arsenal démarrent sa dernière ligne droite avec un rôle inhabituel, celui du chassé, nous évitant de ressortir le poncif qui consiste à penser que toutes les années se suivent et se ressemblent pour les hommes d'Arsène Wenger.

Ozil, auteur d'un match très moyen


L'homme du match: Toni Kroos


Le milieu Allemand a rendu une copie parfaite. Véritable chef d'orchestre du milieu bavarois, il a été intraitable et n'a laissé aucune chance à ses adversaires. Disponible, toujours dans le sens du jeu, distillant des passes d'une précision chirurgicale du début à la fin, l'Allemand de 24 ans prouve qu'il n'a rien envié à personne et qu'il peut être une pièce maîtresse dans le Bayern de Guardiola en étant une alternative à Schweinsteiger qui est souvent blessé, mais aussi jeter le trouble dans l'esprit de Joachim Low, l'entraineur de la sélection allemande, présent dans les tribunes ce soir, quant au rôle qu'il peut avoir lors du prochain Mondial. Sa situation contractuelle pourrait vite se régler si le club a la bonne idée de lui faire confiance.




Les tauliers: l'axe droit du Bayern


Si toute l'équipe a réalisé un gros match, l'axe droit de l'équipe allemande a été celui qui a créé le plus de problèmes aux Gunners. Du début à la fin, Lahm, Robben puis Rafinha, ont rendu le match impossible à Gibbs et Monreal. Le capitaine allemand a tenté et réussi un nombre incalculable de centres tandis que Robben a écoeuré la défense londonienne avec ses appels dans le dos, ses crochets et ses dédoublements. L'axe droit a été beaucoup plus performant que le duo Alaba/Götze, un peu plus discret.





La déception: les meneurs de jeu d'Arsenal


Pourtant brillants contre les petites équipes du championnat anglais, les joueurs offensifs d'Arsenal prouvent encore une fois ce soir qu'ils ne sont pas au niveau des tous meilleurs à ce poste. Après un bon début de match, Ozil a complètement sombré après son penalty raté, et a été très moyen, pour ne pas dire médiocre comme à son habitude, une fois que l'adversaire est un peu plus fort. Cazorla n'a guère fait mieux, et a dû réaliser la prestation la plus catastrophique de sa carrière, n'ayant pas touché plus de 5 ballons sur les quarante minutes qu'il a jouées. Un aveu de faiblesse d'une rare tristesse pour des joueurs censés tirer l'équipe vers le haut, et qui doivent se remettre en question quant à leur utilité dans les matchs à enjeu.





Le clin d’œil: Szczesny, la peine unique?


A l'image de Jens Lehmann lors de la finale de l'édition 2006, face au FC Barcelone, Wojciech Szczesny n'a pas fait long feu sur le terrain avant de laisser sa place à son habituel suppléant. C'est la deuxième fois que le gardien polonais est expulsé au cours de sa jeune carrière. La première fois, c'était lors du match d'ouverture de l'Euro 2012 face à la Grèce. Comme Alaba, Karagounis avait raté son penalty après l'expulsion du gardien polonais, qui met à mal la théorie de la double peine.






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