mardi 25 février 2014

Dortmund refroidit le Zénith, Manchester United coule en Grèce

Victorieux en Russie (2-4), le Borussia Dortmund est bien parti pour se qualifier une seconde année de suite en quarts de finale de la Champion's League. Pour Manchester United, la tâche s'annonce plus compliquée après sa défaite logique concédée sur la pelouse d'Olympiakos (0-2), qui se met à rêver du top 8 européen.

Les hommes Klopp, vainqueurs du Zénith en début de soirée (2-4), qui se congratulent.

Le Borussia éteint la lumière

Cinq minutes. C'est le temps qu'il a fallu au Zénith Saint-Petersbourg pour se remettre dans le bain, la tête dans l'eau la première. Pour leur retour à la compétition après plus de deux mois de trêve hivernale, les hommes de Spaletti se sont logiquement incliné à domicile face au vice champion d'Europe en titre (2-4), et peuvent faire une croire sur l'Europe cette saison.
Sans Malafeev, habituel gardien titulaire, Tymoschyuk ou Kerzhakov, la formation russe a coulé en première période et a offert des cadeaux aux hommes de Klopp. C'est Mkhitaryan qui a ouvert la marque dès la quatrième minute, à l'affût après une belle percée de Reus, qui aurait pu bénéficier d'un penalty sur cette action. C'est ce même Reus, décidément en forme en ce début de match, qui double la mise quelques secondes plus tard d'une belle frappe du gauche à ras de terre, profitant des largesses défensives russes et du début de match très timide du capitaine du jour, le Belge Nicolas Lombaerts (6'). Le Zénith semble maudit lorsque Arshavin se blesse à la cuisse (15'), laissant ses coéquipiers complètement perdus sur la pelouse.
Après une première période à sens unique où les Russes ont semblé à la peine physiquement, le match s'équilibre après la pause. Le remuant Shatov parvient à réduire l'écart au score après un cafouillage dans la surface, suite à une frappe sur le poteau de Rondon, hors-jeu au départ de l'action, et remettre son équipe dans le bon sens (57'). Mais cette embellie est de courte durée, Lewandowski aggravant la marque à l'heure de jeu sur une frappe croisée, après un bon service de l'excellent Pizszcek. Le match semble être terminé, mais sur une faute très légère de l'arrière droit Polonais de Dortmund, l'arbitre siffle un penalty généreux, que le Brésilien Hulk catapulte dans la lucarne gauche de Weidenfeller, pas au mieux ces dernières semaines (68'). Mais Dortmund voulait vraiment garder cet écart de deux buts rapidement creusé, et dans la foulée du but russe, enfonce un quatrième but par l'intermédiaire de Lewandowski, son deuxième de la soirée et réplique parfaite du premier (71').
Sérieux, impliqués et appliqués, les coéquipiers de Kehl prennent une belle option pour la qualification au prochain tour de la Ligue des Champions. Spaletti, lui, n'aura pas à se tirer les cheveux à la suite du match très moyen de son équipe.


Robert Lewandowski, auteur d'un doublé, a inscrit ses 6ème et 7ème buts en Champion's League cette saison.

Manchester United visite l'Atlantide en terre grecque...

Après une phase de poules bien maîtrisée, on attendait de voir ce que les hommes de Moyes avaient à nous offrir dans un match couperet, eux qui ont du mal en championnat. Alors qu'on s'attendait à un match où ils pouvaient se relancer, c'est le contraire qui s'est produit. Les Red Devils ont rendu une copie indigne d'un club de ce standing, frisant parfois le ridicule.
L'Olympiakos, qui se balade en championnat, était pour les observateurs, l'équipe la plus faible qualifiée pour ces huitièmes. Malgré les départs de Mitroglou pour Fulham et de Weiss pour Lekhwiya, les hommes de Michel sont restés fidèles au football déployé lors du premier tour, et ont parfois donné l'impression d'être le gros club dans ce match. Emmenée par un Dominguez des grands soirs, la formation grecque a tout réussi. La première demi-heure, qui s'est jouée sur un petit rythme, montrait les prémices d'une soirée cauchemardesque pour les coéquipiers de Vidic. Impression confirmée peu avant la mi-temps, lorsque Dominguez, d'une subtile déviation sur une frappe de Maniatis, trompe De Gea (38'). La seconde période ne change rien à la physionomie du match, Olympiakos joue proprement et Manchester joue à l'envers. Avec une ligne d'attaque aux abonnés absents, un milieu perdu et une défense à la ramasse, la punition ne se fait pas tarder sur le geste de classe de la soirée: Jöel Campbell, l'ancien Merlu, crochète et met un petit pont sur Carrick aux 25 mètres avant de placer une frappe enroulée qui trompe De Gea (54'). Superbe. Sonné, Manchester United est incapable d'élever son niveau de jeu et n'arrive pas à se créer des occasions. Le premier frisson qui traverse les travées du Stade Karaïskaki arrive à dix minutes de la fin du match sur un centre de Young.
Il va falloir un Manchester United très fort au retour pour inverser la tendance car rarement le vainqueur de l'édition 2008 n'a montré un visage aussi consternant. C'est la troisième défaite d'un club anglais sur trois matchs joués jusque-là, toujours sur le même score de 2-0. Olympiakos est le premier club qui reçoit qui s'impose depuis le début de ces huitièmes, et peut se mettre à rêver d'un quart de finale qui leur tend les bras.


Olympiakos peut-il réaliser un énorme coup en éliminant Manchester United?



Les hommes forts: Kevin Grosskreutz et Alejandro Dominguez


Énorme lors de la saison 2010/2011 où il avait crevé l'écran, et était le meilleur joueur de son club après de nombreuses années de galère, Grosskreutz est de retour. Utilisé par Klopp à toutes les sauces, tantôt arrière droit quand Pizszcek n'est pas là, tantôt ailier quand un des titulaires du club est blessé, le numéro 19 ne déçoit jamais. Infatigable, il est l'homme à tout faire du Borussia. Même s'il n'a pas marqué, il a été l'homme de l'ombre qui a usé les joueurs russes et a été très utile dans les tâches défensives. Un joueur sous-côté.

L'Argentin a tout fait à United. L'ancien joueur du Rayo Vallecano a été l'homme le plus dangereux côté grec et a régalé de par sa justesse technique. D'une réussite insolente ce soir, Dominguez a gratifié le stade Karaïskaki de nombreux slaloms au milieu de mancuniens apathiques, et a mené ses coéquipiers vers la victoire grâce à un but très fin. Il a rayonné au milieu du terrain et a rendu tous ses coéquipiers bons. Une belle surprise.


Les déceptions: les gardiens de Zénith-Dortmund et Robin Van Persie


Si les buts n'ont pas manqué dans le premier match de la journée, c'est aussi parce que les gardiens ont été très moyens. Le remplaçant de Malafeev, Lodigin, pourtant prometteur, a livré une prestation catastrophique, donnant l'impression d'être impuissant sur chaque tir allemand. Pas très facile de garder ses cages vierges avec un tel niveau. Roman Weidenfeller passe lui aussi une mauvaise passe. Auteur d'une saison exceptionnelle en 2012/2013, lui ouvrant les portes de la sélection, le gardien allemand a beaucoup plus de mal depuis quelques semaines. Beaucoup moins mis à contribution que son homologue russe, il a paru très fébrile sur chaque action du Zénith et aurait pu jouer un mauvais tour à ses coéquipiers.

L'éternelle déception. Robin Van Persie est un beau joueur à la classe folle. Pourtant, lorsqu'il se retrouve à jouer un grand match où il doit tirer son équipe vers le haut, l'attaquant Hollandais se défile systématiquement, plus particulièrement sur la scène européenne. Attendu, Van Persie a raté son match. Une habitude à ce stade de la compétition, où il n'a mis qu'un seul but dans le jeu depuis le début de sa carrière. Déjà catastrophique lors du périple hollandais lors du Mondial 2010, la question du niveau de RVP dans les matchs à élimination directe doit se poser. A bientôt 31 ans, il est temps pour lui de redresser la barre.

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