lundi 24 février 2014

Des courses aux titres en tandem

Suite de notre Tour d'Europe ce soir avec les deux championnats majeurs dont nous n'avons pas encore parlé, la Ligue 1 et la Série A. A bien des égards, ces deux championnats présentent des similitudes, et plus précisément dans les courses aux titres qui démarrent dans le dernier tiers de ces championnats. Retour sur cette journée en France et en Italie.



Paris/Monaco, un duel pour le titre qui démarre... timidement

Les deux "nouveaux riches" de la Ligue 1 ne se séparent plus. Depuis leur match nul il y a deux semaines à Louis II, le PSG et l'ASM gagnent et n'ont connu que des victoires en championnat, deux chacun, en laissant à chaque fois la même impression: des matchs maitrisés face à Bastia pour Monaco (0-2) et face à Valenciennes pour le PSG (3-0). Cette semaine, les résultats et le contenu des matchs ont été plus laborieux mais l'essentiel a été assuré.

En ouverture de cette 26ème journée, l'ASM recevait le Stade de Reims, une équipe qui a causé beaucoup de mal aux hommes du Rocher en début de saison, avec un nul à l'aller (1-1) et une défaite en Coupe de France au stade Auguste-Delaune (1-0). Les hommes de Ranieri avaient à coeur de prendre le dessus sur ceux de l'entraîneur Hubert Fournier, mettant par la même occasion la pression sur le leader parisien, qui se déplace à Toulouse dimanche après-midi.
Le match est ouvert et débridé, les Monégasques étant toujours fidèles à leur idée de produire du jeu et de mettre le feu dans la défense adverse, et Reims, ne refusant pas le jeu et décidés de tenter un coup pour se rapprocher des places qualificatives pour l'Europa League. Germain, sur un corner bien tiré par Moutinho, ouvre le score de la tête au premier poteau et met d'emblée son équipe sur les bons rails (8'). Le match reste indécis durant toute la première période, mais c'est au retour des vestiaires que les choses se décantent, et sur une percée d'Oniangue, qui se joue très facilement de la charnière vieillissante Abidal/Carvalho, Reims revient à la marque (51'). Ce même Oniangue, décidément en forme, inscrira un second but vingt minutes plus tard, répondant à Toulalan, qui sur une action de classe, avait marqué quelques minutes plus tôt, d'une frappe des vingt mètres, son premier but en Ligue 1 depuis très longtemps. Les minutes passent et les deux équipes tentent le tout pour le tout. Le néo-international algérien, Aissa Mandi, est expulsé pour une faute spectaculaire sur Kurzawa (83'), ce qui aura de lourdes conséquences par la suite car une nouvelle fois cette saison, le latéral gauche ultra offensif de l'ASM, marquait son cinquième but de la saison après une partie de billard dans la surface suite à une frappe de James Rodriguez sur le poteau (90+4). Ce succès, obtenu dans les derniers instants du match, montre que Monaco est et sera là jusqu'au bout et compte bien titiller Paris dans l'obtention du titre.

C'est au Stadium de Toulouse que le PSG retrouvait la Ligue 1, après son énorme performance en Allemagne en milieu de semaine. Depuis le début de l'ère QSI, jamais Toulouse n'a réussi à accrocher le PSG. Blanc a décidé de reconduire le même XI titulaire pour ce match à l'horaire inhabituel pour les hommes de la capitale. Le début de match est mitigé, les Parisiens semblant être gêné par l'état de la pelouse et le soleil vif qui éclaire la Ville Rose. Les Toulousains, dans la continuité de leurs performances récentes et avec des joueurs techniques au milieu, posent quelques soucis à l'arrière-garde du PSG, mais c'était sans compter sur la vivacité du revenant Lavezzi qui obtient un penalty à la demi-heure de jeu. Ibrahimovic ne laisse pas passer l'occasion et inscrit son 20ème but en championnat. Les Toulousains continuent à jouer, et c'est sur une percée de Didot qui offre un centre parfait à Ben Yedder, qui claque une belle reprise de volée dans la lucarne, que les Violets reviennent à la marque juste avant la mi-temps (1-1). Les Parisiens, au retour des vestiaires, repassent devant grâce au cinquième but de Lavezzi en championnat (56'), et creusent un peu plus l'écart sur un coup franc excentré sur la gauche, déposé par Cabaye sur la tête d'Ibrahimovic, qui trouve la lucarne de Boucher (69'). Toulouse n'abdique pas, et trois minutes plus tard, Ben Yedder inscrit un doublé sur un but plein d'opportunisme. Mais Paris n'aime pas être bousculé cette saison, et sur un nouveau penalty, Ibrahimovic enfonçait un quatrième but, suite à une panenka ratée mais rectifiée dans la foulée, inscrivant son second triplé de la saison en championnat après celui contre Nice.
Paris lutte mais Paris gagne une nouvelle fois. Certaines approximations sont toutefois à noter, comme le match moyen de Motta, qui a frôlé l'expulsion au retour des vestiaires, et qui a offert le second but aux Toulousains, ou encore le match très moyen de Van der Wiel, qui a paru très fébrile sur son côté droit. Sirigu, beaucoup plus mis à contribution que d'habitude, a lui réalisé une très belle prestation après des semaines où il a paru en grande difficulté. Paris et Monaco gardent le rythme et creusent l'écart sur le reste des équipes, montrant ainsi qu'ils sont bien au-dessus des autres.


Paris ou Monaco, qui sera champion?

Une troisième place indécise et les Scandinaves aux commandes des rênes

Derrière les deux mastodontes du championnat, la lutte est âpre pour la troisième place. Le choc de cette journée, qui a mis aux prises le LOSC et l'OL, a accouché d'une souris, avec un match d'une piètre qualité, frisant parfois l'indécence pour un match couperet avec le podium en ligne de mire. Le LOSC confirme qu'il n'est pas en verve en ce moment et que défendre ne suffit pas pour gagner des matchs. L'OL, lui, laisse filer les autres concurrents pour cette troisième place qui vaut si chère.

Les deux vainqueurs de cette journée, ce sont l'OM et l'ASSE. Les deux équipes, qui se sont affrontées le week-end dernier, et qui avaient proposé un match pas loin du niveau de celui de ce soir, ont profité de la confrontation directe entre Lille et Lyon. L'OM a attendu la fin du match pour se débarrasser de Lorient (1-0), avec un nouveau but d'André Pierre Gignac, qui a inscrit son 12ème but de la saison sur une erreur de la défense des Merlus, et place son club à trois longueurs du podium, position inespérée il y a quelques semaines au vu des performances moyennes du club Phocéen.
L'ASSE recolle elle aussi à ce podium grâce à sa victoire sur Bastia (0-2), grâce à Brandao, une nouvelle fois opportuniste, et à un but casquette du défenseur Corse, Harek, en fin de match. La course à la troisième place risque d'être palpitante jusqu'à la fin, et bien malin celui qui trouvera qui sera l'heureux élu pour décrocher son ticket pour les éliminatoires de la Ligue des Champions.

L'autre match intéressant de cette journée de championnat, c'était le derby entre Nantes et Rennes. Dans un stade de la Beaujoire plein, les Rennais ont montré un visage séduisant que bon nombre d'observateurs étaient impatients de voir. Les hommes de Montanier n'ont fait qu'une bouchée des Canaris (0-3), et ont enfin donné l'impression d'être une équipe avec du potentiel. Le mercato hivernal a été réussi du côté de Rennes, avec une ligne d'attaque titulaire toute fraîche, composée de N'Tep, Grosicki et Toivonen. L'ancien joueur de l'AJA a été très remuant sur son côté gauche et a ouvert la marque d'une belle frappe dans un angle fermé (16'), ouvrant ainsi son compteur en Ligue 1. Mais ceux qui ont laissé une très belle impression, ce sont bien les deux joueurs Nordiques du Stade Rennais. Le football français a rarement eu le nez creux ces dernières années. La Scandinavie est une région méconnue pour les recruteurs français, et pourtant, de nombreux très bons joueurs en sont issus. Konradsen, après une période d'adaptation compliquée, semble être à l'aise dans le milieu à trois concocté par Montanier, et impressionne match après match. Son deuxième but, sur une belle frappe du gauche sous la lucarne de Riou (63'), récompense ses progrès depuis son arrivée en France. La véritable trouvaille du côté breton, c'est le nouvel attaquant de pointe Suédois, Ola Toivonen. Ceux ont suivi le championnat hollandais ces dernières saisons, ou sont fans du football suédois (!), connaissent très bien ce joueur et savent de quoi il est capable. Après de bonnes saisons au PSV, il a connu une période difficile qui s'est ressentie lors de son Euro 2012 catastrophique où il paraissait complètement à côté de ses pompes, et a été l'une des grandes déceptions dans l'équipe de Suède, trop dépendante d'Ibrahimovic. Son arrivée à Rennes relance sa carrière, et il peut de nouveau s'exprimer, avec son profil atypique de pivot redoutablement efficace, dans les airs et devant les cages pour un joueur qui a souvent joué dans une position reculée à Eindhoven. Son but dans les dernières minutes du match à Nantes, d'un piqué vicieux, montre l'étendue de son talent et montre surtout que l'on peut avoir de bons joueurs en inspectant bien. Une chose est sûre, les Scandinaves sont à la fête en Ligue 1 ces temps-ci.


Toivonen (à gauche) et Konradsen (à droite), les deux Nordiques qui font les beaux jours du Stade Rennais.


L'échappée belle de la Louve et de la Vieille Dame


Donnant l'impression d'avoir repris du poil de la bête, la Louve a eu fort à faire à Bologne en match avancé de la 25ème journée de Serie A. Bologne, qui a enregistré le départ au dernier mercato de son meilleur joueur, Diamanti, n'est pas à la fête ces derniers temps et flirte avec la zone de relégation. Rudi Garcia a lui décidé de faire tourner, et de mettre au repos une de ses pièces maîtresse depuis le début de la saison, l'hollandais Kevin Strootman. Malgré une première période peu attrayante, les hommes de la capitale ouvrent la marque par le remplaçant de Strootman, le belge Radja Nainggolan (37'). La recrue hivernale en provenance de Cagliari, ouvre son compteur but avec la Roma grâce à un superbe service de Pjanic, encore une fois impliqué dans un but de son équipe. La seconde période n'est pas meilleure, un scénario devenu répétitif au Stadio Dall'Ara cette saison où les matchs sont parfois très difficiles à suivre. La Roma a paru fébrile et la formation bolognaise manquant de peu l'égalisation dans les derniers instants suite à une tête plongeante de Hristodoulopoulos au point de penalty. Une belle opération pour la Roma, qui met la pression sur le leader turinois avant le derby face à Torino, et recolle au classement en attendant le match en retard à jouer face à Parme.

Dimanche, la Juventus et le Torino s'affrontaient au Juventus Stadium dans le 169ème derby turinois. La Juventus aligne un effectif quasiment au complet, devant se passer de Chiellini, toujours en délicatesse avec son mollet mais avec son duo d'attaquants désormais bien installé Tevez-Llorente. Les premières minutes sont équilibrées entre les deux formations, se répondant l'une après l'autre avec un Tevez en jambes d'un côté, qui se procure quelques occasions, et Immobile en face, qui essaie à tout prix de faire bonne figure face à son club de coeur. C'est à la demi-heure de jeu que la situation se débloque: sur une longue passe à ras de terre d'Asamoah, Tevez trompa Padelli après un bel enchaînement suivi d'une frappe à l'extérieur de la surface (1-0). La Juventus, qui a réalisé le plus dur, se contente par la suite de gérer et de contrôler le match. 
La seconde période est moins rythmée, avec une Vieille Dame qui ne se presse pas et qui semble garder ses distances avec le Toro, qui n'arrive pas à inverser la tendance, malgré une décision litigieuse de l'arbitre suite à une faute de Pirlo sur El Kaddouri, qui méritait probablement le penalty (80'). La fin de match est à l'image du match, maîtrisée par les hommes de Conte, qui s'imposent finalement sur la plus petite des marges, repoussant une nouvelle fois la Roma à six longueurs. C'est le sixième derby de Turin d'affilée remporté par la Juventus, qui reste invaincue depuis maintenant 19 ans dans ce "derby della Mole". La Juventus confirme qu'elle sera très difficile à déloger. Le calendrier à venir de la Vieille Dame s'annonce tout de même compliqué, avec un déplacement à Trabzon pour le retour du huitième de l'Europa League, objectif majeur de la formation turinoise, avant de rencontrer Milan et la Fiorentina par la suite.

Dans les autres rencontres de cette journée, l'Inter n'y arrive toujours pas avec ce match nul concédé à domicile face à Cagliari (1-1), pourtant mal en point avec quatre défaites en cinq matchs de championnat. C'est Rolando qui avait répondu à Pinilla au retour des vestiaires. Les hommes de Mazzarri grillent un joker dans la course à l'Europe, en attendant les résultats de Naples et de la Fiorentina, respectivement troisièmes et quatrièmes, qui jouent ce lundi et qui peuvent creuser un écart conséquent.

Milan a redressé la barre à Gênes face au Sampdoria (0-2), après sa défaite face à l'Atletico, grâce à Taraabt, qui s'affirme de plus de plus dans l'équipe dirigée par Seedorf, et Rami qui étonne par son adaptation jusque-là réussie du côté de Milan. Les Rossonero restent 9ème au classement mais pourraient gratter quelques places en continuant à grappiller des points.

Partie Serie A assurée par N.O.


Grâce à son 14ème but cette saison, l'Apache rejoint Giuseppe Rossi en tête du classement des buteurs.

L'homme du week-end: Zlatan Ibrahimovic


Le géant Suédois n'en finit plus. Grâce à son triplé à Toulouse, dans un match où il a donné l'impression de jouer en marchant, Ibracadabra a fait tomber plusieurs records. C'est déjà sa saison la plus prolifique de sa carrière: grâce à ses 44 buts en 42 matchs toutes compétitions confondues, Ibrahimovic a battu son record de la saison passée où il avait marqué 43 buts en 56 matchs. Cela fait de lui le meilleur buteur mondial en activité depuis le début de la saison 2013/2014. Ibra ne s'arrête pas là. Lors des deux dernières saisons, il a marqué à chaque fois 35 buts pour le Milan AC en 2011/2012 et pour le PSG en 2012/2013. Il fait mieux cette fois-ci en atteignant la barre des 37 buts en 36 matchs avec son club, un autre record qui tombe alors que le mois de février n'est pas encore terminé. C'est aussi la saison où Ibrahimovic a collé le plus de triplé, son troisième avec le PSG après Nice et Brest, sans compter son quadruplé face à Anderlecht ou les trois buts qu'il avait marqués lors du match amical de début de saison face à la Norvège. Pour finir, Toulouse est devenue la victime préférentielle d'Il Genio en France, avec désormais 6 buts inscrits face aux Violets, rejoignant ainsi Brest et... l'OM, qui croisera la route du meilleur buteur mondial depuis le début de l'année 2014 avec 14 buts. Nul doute que Mandanda aura fort à faire s'il ne veut pas faire tomber un autre record dimanche prochain...


Zlatan Ibrahimovic, meilleur joueur du monde depuis le début de la saison?





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